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La filière équine affiche un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros pour 13.000 emplois et 120.000 équidés. La Normandie compte sur l’éclairage provoqué par l’organisation des Jeux Equestres Mondiaux, jusqu’au 7 septembre, pour conforter sa réputation internationale dans ce domaine.
Les dernières ventes aux enchères de futurs galopeurs pur sang à Deauville, du 15 au 17 août, ont confirmé que la région tenait son rang : elles ont affiché une insolente hausse de plus de 12%. Le haras du Pays d’Auge, l’Ecurie des Monceaux, s’est retrouvé sous les projecteurs en cédant le premier jour neuf yearlings pour 4,5 millions d’euros. Outre les émirs du Moyen Orient, habitués des lieux, elles ont attiré de nouveaux investisseurs étrangers venus d’Afrique du Sud, d’Australie et des Etats-Unis, selon Arqana, l’agence organisatrice de ces enchères qui se situent au second rang européen des ventes de yearlings derrière celles de Tattersalls (Grande-Bretagne). Les investisseurs viennent non seulement acheter, mais ils s’enracinent également dans la région, laissant leurs chevaux en exploitation en France.
Environ 90.000 équidés paissent les pâturages de Basse-Normandie, couvés par 9.500 éleveurs pour une filière qui affiche un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros et génère 12.600 emplois. Un agriculteur sur cinq élève des équidés, soit deux fois plus que la moyenne nationale, selon la Direction régionale de l’Agriculture (DRAAF). La vente de poulains constitue ainsi un complément de revenus agricole bienvenu. Cependant, le nombre d’élevages baisse, en particulier les petits. Un renouvellement des générations est en train de s’opérer. Mais pas seulement. L’accès aux terres devient problématique. La famille de l’émir du Qatar a racheté trois haras normands ces deux dernières années, un bon signe de l’attractivité de la région et pour l’emploi dans la filière, selon Nicolas Bourgault, directeur du Conseil des chevaux de Basse-Normandie, association des éleveurs. Mais certains redoutent une concurrence sur les terres. La hausse des prix des saillies depuis la privatisation en 2009, de l’activité reproduction assurée auparavant par les haras nationaux, a aussi contribué aux difficultés de petits éleveurs.
Avec l’organisation des Jeux Equestres Mondiaux, pour la première fois en France, c’est tout le savoir-faire français que les acteurs de la filière veulent mettre en avant, ainsi que le territoire. Les épreuves ont lieu principalement à Caen. Mais le dressage et le cross de concours complet sont organisés au haras du Pin (Orne), surnommé le Versailles du cheval. La baie du Mont-Saint-Michel, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, accueille pour sa part l’épreuve d’endurance (sur 160 km). En parallèle aux compétitions, 150 heures de spectacles équestres sont prévues. Les organisateurs annoncent un budget de près de 78 millions d’euros financés à 49% par de l’argent public (dont 10 millions de l’Etat) et à 51% par le privé. Près de 500.000 spectateurs sont attendus sur les différents sites.