Bien que battu pour une seconde par Josh Tarling lors du contre-la-montre, Primoz Roglic s’est consolé en enfilant le maillot rose de leader du Tour d’Italie dès la deuxième étape, samedi, à Tirana.
Ironie du sort, c’est avec la même marge d’une seconde que le Slovène, grand favori du Giro, devance désormais le Danois Mads Pedersen au classement général.
Vainqueur de la première étape la veille, Pedersen, qui s’était comparé à Peppa Pig avec son maillot rose, a lutté comme un lion pour conserver son avantage pendant ce contre-la-montre de 13,7 km dans les rues de la capitale albanaise. « Perdre un maillot pour une seconde, c’est dur », a-t-il confié.
Roglic, quant à lui, retrouve un maillot qu’il avait porté à Rome en 2023 après l’avoir pris lors de l’avant-dernière étape sur les pentes du Monte Lussari.
Samedi, il aurait préféré remporter l’étape, comme l’a expliqué son directeur sportif chez Red Bull-Bora, Rolf Aldag. Il est rare qu’un favori prenne le maillot rose si tôt dans la course, car cela impose des responsabilités qui empiètent sur le temps de récupération. Il est donc probable que le Slovène cherche à se défaire de cette tunique dans les prochains jours pour mieux la récupérer plus tard.
Peut-être dès vendredi, lors de la troisième étape vallonnée, toujours en Albanie, qui promet une course animée avec 2 800 mètres de dénivelé positif sur 160 km, incluant un col à 1 000 mètres d’altitude. Mads Pedersen s’est déjà inscrit parmi les candidats.
Tarling surpuissant
En attendant, Roglic a longuement célébré son retour dans le Maglia Rosa sur le podium. « Je suis évidemment heureux », a-t-il déclaré face à la presse. « La différence avec 2023, c’est qu’il reste encore dix-neuf étapes. C’est une belle surprise. Ce maillot fait rêver tout le monde, mais l’objectif reste le même : le porter à Rome. Si je le perds demain ? On verra bien ».
Il n’est donc pas certain que Roglic répète l’exploit de son compatriote Tadej Pogacar, qui avait pris le rose dès le deuxième jour l’an dernier et ne l’avait plus jamais lâché.
Cependant, avec sa performance solide lors du contre-la-montre, Roglic a confirmé qu’il était en grande forme, à l’image de son entraînement affûté.
Au classement général, il possède 16 secondes d’avance sur son principal rival, l’Espagnol Juan Ayuso, 10e du contre-la-montre. « Juan n’était pas au mieux après sa chute hier, mais ce n’était que la deuxième étape », a commenté Matxin Fernandez, le directeur sportif d’Ayuso chez UAE.
La plupart des autres leaders ont concédé entre 20 et 40 secondes, tandis que les Français Romain Bardet et David Gaudu ont pris respectivement 52 et 55 secondes de retard. « Un chrono correct », a estimé Gaudu.
Wout Van Aert, deuxième la veille et qui avait l’opportunité de viser le maillot rose, a lui aussi échoué, terminant à 39 secondes. « J’ai souffert », a raconté le Belge, trempé de sueur, après avoir récemment traversé une période de maladie.
Josh Tarling, lui, était rayonnant après sa victoire dans ce contre-la-montre. À 21 ans, le Gallois a décroché sa huitième victoire professionnelle, la première dans un grand Tour, avec une seconde d’avance sur Roglic et trois sur l’Australien Jay Vine (UAE).
« Attendre dans le fauteuil de leader n’a pas été agréable. Je ne veux plus revivre cela. Primoz (Roglic) m’a vraiment fait peur, c’était très stressant. Mais maintenant, je suis tellement heureux », a-t-il déclaré.


