Le Russe Ilnur Zakarin remporte la première étape dans les Alpes du Tour de France. Le coureur de Katusha s’est imposé en solitaire au barrage de Finhaut-Emosson, en Suisse, au terme de la 17e étape. Contrôlant les rares velléités offensives de ses adversaires Chris Froome conforte son maillot jaune.
Le Tour de France est dans sa troisième semaine et pourtant il donne l’impression de n’avoir jamais démarré. Si prometteuse sur le papier, cette 17e étape s’est finalement révélée triste à mourir. Les vassaux de Chris Froome accompagnent le Britannique dans sa procession vers les Champs-Elysées, se gardant bien de la moindre tentative de déstabilisation. En observant l’étrange tactique de Richie Porte (BMC), on se demande si l’Australien se rend compte qu’il a changé d’équipe cette année ! Le Tour n’est pas terminé bien sûr, mais si Froome doit le perdre ce sera à cause d’une chute dans un ravin ou la conséquence d’un enlèvement par des supporters chagrins de Thibaut Pinot, tant ses adversaires sont résignés à la voir remporter une troisième fois la Grande Boucle.
Cette première journée alpestre s’est avérée sans danger pour Froome, qui a même grignoté du temps sur ses rivaux à l’exception de l’Australien Richie Porte. Les deux compères passant la ligne d’arrivée ensemble. Mercredi, le Colombien Nairo Quintana, distancé dans les derniers hectomètres, a lâché une trentaine de secondes sur Froome. Le Néerlandais Bauke Mollema, deuxième du classement, a lui cédé une quarantaine de secondes à Emosson. Protégé par ses coéquipiers de Sky, Froome est resté à couvert. Au classement général, le Britannique porte son avance à 2 minutes 27 secondes sur Mollema et à 2 minutes 53 secondes sur le Britannique Adam Yates qui n’a cédé que 8 secondes au vainqueur sortant du Tour. Romain Bardet remonte lui à la 5e place du général (à 4 minutes 15 de Froome).
A 1960 mètres d’altitude, le Russe Ilnur Zakarin a précédé le grimpeur colombien Jarlinson Pantano, vainqueur dimanche de l’étape du Grand Colombier, de 55 secondes et le Polonais Rafal Majka, porteur du maillot à pois, de près d’une minute et demie. Zakarin, qui participe pour la première fois au Tour, s’est révélé au printemps 2015 par une victoire-surprise au Tour de Romandie, poursuivie par un succès dans une étape du Giro. Cette année, le Russe a frôlé le pire dans le Giro, dont il était l’un des outsiders. A cause d’une grave chute dans la descente du col-frontière d’Agnel, sur le versant français, qui l’avait laissé allongé, à plusieurs mètres de la route et tout près des pierres d’un torrent de montagne. Le Russe, membre fondateur de l’échappée du jour composée de 14 coureurs, a attendu les dix derniers kilomètres pour se lancer. Il a rejoint le duo de tête (Pantano et Majka) à 8,5 kilomètres et a porté l’estocade à 6500 mètres du sommet. Sans que Pantano puisse résister au-delà de quelques instants.