Le vainqueur sortant du Tour, le champion d’Italie Vincenzo Nibali, refuse de se considérer déjà battu et regarde vers l’avant, après une entame loin de correspondre à ses espérances. Jusqu’à présent, je n’ai pas eu les sensations de l’année dernière. J’espère que ça va changer à partir de demain (mardi), a affirmé lundi, lors de la journée de repos à Pau, le Sicilien de l’équipe Astana, pointé à 2 min 22 sec du maillot jaune après neuf étapes.
Qu’est-ce qui ne va pas pour vous depuis le début ?
Vincenzo Nibali :Je vais bien mais toutes les années ne se ressemblent pas. L’unique chose à faire, c’est de rester serein et de continuer à pédaler. J’ai l’esprit tranquille car je sais avoir fait le maximum. La pression est très forte, de la part des médias et du public. Je suis passé par des hauts et des bas. A Mûr-de-Bretagne (samedi), j’ai connu une mauvaise journée. L’arrivée était très difficile. Alberto (Contador) a connu la même chose au mur de Huy.
Quel a été le moment le plus difficile ?
La deuxième étape en Zélande. Une dure journée. J’ai perdu une minute
et demie.
Quelle va être votre stratégie désormais ?
Je vais voir étape après étape. Je dois saisir le bon moment. Dans ce
Tour, on peut avoir des surprises. Le Tour est long et beaucoup de choses
restent à faire.
Froome a dit qu’il craignait davantage Quintana que vous dans la
montagne…
Sans doute parce que je suis éloigné au classement. On a vécu une
semaine difficile, avec beaucoup de stress et de nervosité, la pluie, les
nombreuses chutes… Mais on n’a encore rien vu dans les montées. On en saura
certainement beaucoup plus à La Pierre-Saint-Martin. Pour le moment, on sait
que Chris va bien. Paolo Slongo (l’entraîneur de Vincenzo Nibali, ndlr) pense
qu’il pourrait coincer dans les Alpes. Au Dauphiné, déjà, il était à très haut
niveau.
Comment voyez-vous Quintana ?
Il se cache, on ne le voit jamais. Froome est certainement celui qui
est le plus en condition mais Nairo n’a pas encore montré ce dont il est
capable.
Et Contador ?
Comme pour Quintana, il a fait une course semblable.
Quelle est l’étape pyrénéenne la plus favorable pour passer à l’attaque ?
Toutes, même celle de demain (mardi) qui est une arrivée très difficile
au lendemain de la journée de repos. La montée finale se fera à un rythme très
élevé et il y aura des écarts.
Votre équipe semble moins souveraine que l’an dernier…
Je ne veux pas faire de comparaison avec 2014, c’est impossible. L’an
dernier, l’équipe avait à contrôler la course, c’est plus facile. Il faut
courir différemment cette fois.
Qu’attendre de la prochaine étape ?
J’espère qu’on va voir le vrai Nibali. J’ai eu un peu mal au dos après
ma chute (du Havre jeudi). Mais je regarde vers l’avant. Jusqu’à présent, je
n’ai pas eu les sensations de l’année dernière. J’espère que ça va changer à
partir de demain (mardi). Je ne suis pas battu.