Après avoir présenté le parcours du prochain Tour de France 2019, Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle répond aux différentes questions en conférence de presse.
Qu’avez-vous cherché à marquer pour le centenaire du maillot jaune ?
« Le maillot jaune, c’est l’excellence, qui nous tire vers le haut. On n’a pas voulu un Tour forcément très montagneux mais avec des sommets emblématiques qui sont très hauts. Il y a ce paradoxe d’avoir des sommets à plus de 2000 mètres et aussi plus de moyenne montagne. »
Trente ascensions, c’est un record…
« C’est surtout dû à la moyenne montagne, aux cols de deuxième catégorie. Il y a moins de cols hors catégorie que ces dernières années. En revanche, les cols emblématiques, le Tourmalet, l’Izoard, le Galibier, l’Iseran, se voient. »
Et peu de contre-la-montre ?
« On est dans la moyenne pour les contre-la-montre. Celui de Pau est vallonné. Il aura lieu le 19 juillet, cent ans jour pour jour après la remise du premier maillot jaune à Eugène Christophe. »
Mais c’est un Tour marqué par la haute montagne…
« Il y a à la fois des cols et des décors de haute montagne. Pour la première fois, trois arrivées à plus de 2000 mètres, au Tourmalet et dans les deux stations les plus hautes de France, Tignes et Val Thorens. On sera alors à la veille de l’arrivée, rien ne sera décidé avant l’avant-dernière étape et les 33 kilomètres de montée sans pente extrême mais c’est très long et ça monte très haut. »
Ce Tour est-il tracé pour les Français, dès lors qu’il comporte beaucoup de moyenne montagne et peu de contre-la-montre ?
« Non, il est tracé pour un grimpeur. On ne peut pas gagner le Tour de France si on n’est pas grimpeur. Il y a plus de haute montagne que d’autres années, on le revendique en cette année du centenaire du maillot jaune. L’élément d’incertitude supplémentaire, ce sont les sept cols à plus de 2000 mètres. On sait que la phsyiologique des athlètes bouge au-delà des 2000 mètres. Le super-grimpeur à 1800 ou 2000 mètres sera-t-il toujours un super-grimpeur au-delà ? On n’en sait rien et cela me va bien de ne pas savoir qui sera ou non favorisé. »
Est-ce décourageant pour les sprinteurs ?
« J’ai été frappé l’an dernier (2018) par ce que les sprinteurs ont fait, leur respect marqué à l’égard du Tour. Mark Cavendish est arrivé à la Rosière en sachant qu’il allait être éliminé. Peter Sagan a fini le Tour en souffrant énormément. Là, ils ont trois étapes dans la première semaine, deux dans la deuxième et deux dans la dernière. A Paris, les Champs-Elysées sont le plus grand rendez-vous de l’année pour les sprinteurs. »
Le calendrier veut que vendredi, à près de 107 ans, Robert Marchand va faire du vélo sur la piste du Vélodrome national…
« Ma grand-mère faisait du vélo, chantait Henri Salvador, pour conserver la santé. Je suis convaincu que le lien entre la bicyclette du quotidien et le vélo des champions doit être densifié. Dans tous les pays où les gens sont naturellement à bicyclette, ils regardent davantage le Tour de France. Il y a un lien naturel. La bicyclette n’a jamais été aussi tendance qu’aujourd’hui. La bicyclette ne pollue pas, elle est bonne pour la santé. »