Le Néerlandais Tom Dumoulin (Sunweb), 26 ans, remporte le Giro, le premier grand tour de sa carrière. La première victoire néerlandaise en 100 éditions du Tour d’Italie.
Au classement final, Tom Dumoulin a battu deux anciens lauréats, le Colombien Nairo Quintana, deuxième à 31 secondes, et l’Italien Vincenzo Nibali, troisième à 40 secondes. Pour sa première participation, le Français Thibaut Pinot a pris la quatrième place du classement final, au pied du podium, à 1 min 17 sec.
La dernière étape, un contre-la-montre entre Monza et Milan, est revenue à un autre Néerlandais, Jos van Emden (Lotto NL). Sur les 29,3 kilomètres séparant l’autodrome de Monza du Duomo milanais, Dumoulin s’est classé deuxième de l’étape, à 15 secondes de Van Emden. Le vainqueur du Giro a repoussé à 1 min 24 sec Quintana qui l’avait dépossédé vendredi du maillot rose.
Avant la dernière étape, quatre coureurs (Quintana, Nibali, Pinot, Dumoulin) se tenaient en 53 secondes. Mais tous ne maîtrisent pas l’exercice du contre-la-montre comme le Néerlandais de 1,86 m (pour 69 kg). Dumoulin s’est aussi affirmé en montagne. Mais il a commencé par perdre du temps dans l’étape-reine à cause d’un problème intestinal qui l’a obligé à faire une pause-toilette en mondiovision, mardi dernier, au pied du Stelvio. Dans les étapes suivantes, Dumoulin a limité la perte de temps mais a dû laisser le maillot rose à Quintana, le premier favori au départ le 5 mai en Sardaigne. Le vainqueur en 2014, et Vincenzo Nibali, deux fois victorieux du Giro (2013 et 2016), ont échoué à faire la différence dans la dernière étape de montagne gagnée samedi par Pinot.
Agé de 26 ans, le Néerlandais signe la première victoire d’un coureur de son pays dans un grand tour depuis Joop Zoetemelk, vainqueur du Tour de France en 1980.
Il a manqué médecine
Typé rouleur de grande classe, il a travaillé spécifiquement pour passer la montagne. Quitte à être plus fort sur une montée sèche que la référence colombienne, Nairo Quintana, comme lors de sa victoire dans l’étape d’Oropa. Il y a tant de choses surprenantes dans la vie, a dit Dumoulin pendant le Giro. Pour preuve, sa trajectoire. A 19 ans, il n’est pas retenu pour démarrer les études de médecine convoitées. Au tirage au sort, à cause du nombre de places limité, précise-t-il. A la déception de son père, biologiste, il se tourne alors vers le cyclisme. Je n’étais pas particulièrement passionné. Mais, à part médecine, aucune autre étude universitaire ne me plaisait alors que j’avais vu une arrivée de l’Amstel Gold Race qui m’avait emballé. Les applaudissements du public, le bruit des hélicoptères, la voix du speaker qui exaltait le vainqueur…