SPORT.FR est un site du groupe SPORT BUSINESS
BMX, cyclisme sur piste, golf, VTT. En juillet/août, Saint-Quentin-en-Yvelines est la terre d’accueil de 4 épreuves olympiques et d’une paralympique. Chez Women Sports, on s’est demandé comment se passait la préparation des Jeux de l’intérieur. Pour répondre à cette question, nous nous sommes rendus dans les Yvelines. Marie-Christine Plaud, Alix Gaillard, Ludivine Debast, trois femmes de l’ombre de ces JOP 2024, nous ont accueillis au sein des locaux de l’hôtel d’agglomération pour nous faire vivre de l’intérieur ce grand chantier. Entre balade immersive et visite des sites, on vous emmène avec nous au coeur de cette terre de Jeux ! PAR NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX, VANESSA MAUREL ET RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS N°33.
Ça va faire un sacré vide après les Jeux Olympiques », nous confie Marie- Christine Plaud entre la rédaction de deux mails. Il faut dire que la responsable de la communication des Jeux Olympiques au sein de la Communauté d’agglomération de Saint- Quentin-en-Yvelines (SQY) consacre toute son énergie à la préparation de l’événement. Mais ce n’est pas la seule. Les réunions, les rendez-vous et les imprévus s’en- chaînent à l’hôtel d’agglomération de SQY, nous confie Alix Gaillard, responsable de la coordination opérationnelle. Pendant les quelques jours que nous avons passés ici, parmi les quelque 700 employés de l’agglomération, trois des femmes de l’ombre de cette organisation titanesque ont trouvé quelques minutes dans leurs agendas respectifs pour répondre à nos questions. Des minutes précieuses pour comprendre ce qu’il se trame dans les coulisses des JO.
« C’est un événement d’envergure extrêmement complexe », continue Alix Gaillard. « Il y a énormément d’interlocuteurs impliqués, qui ont un objectif identique mais des enjeux qui sont différents en fonction des parties. » Heureusement Saint-Quentin-en-Yvelines a pu s’échauffer. En 2018, le Golf national de Guyancourt a accueilli la quarante-deuxième édition de la Ryder Cup. « C’était incroyable toute cette préparation mais ce qui l’a été encore plus c’est de vivre une semaine exceptionnelle. je n’avais jamais vécu pareille expérience professionnelle » se rappelle Marie-Christine. « On a vraiment ce savoir-faire en matière d’accueil de grands événements. Ces Jeux sont l’occasion de le réaffirmer. »
Et en matière d’accueil, SQY peut compter sur ses équipes compétentes et passionnées. Marie-Christine, en charge de la communication, a pour mission « d’informer sur ces jeux, d’informer les habitants, les riverains, les acteurs du territoire, mais aussi de les rassurer, leur dire que tout va bien se passer. On est là aussi pour les fédérer et les embarquer dans cette incroyable aventure. L’objectif, c’est vraiment de leur faire comprendre que ce sont aussi leurs jeux. C’est une superbe chance pour le territoire, notamment en termes d’image ! ». Elle sera accompagnée dans cette aventure par Alix Gaillard, dont le rôle est « d’être la tour de contrôle de Saint-Quentin et d’accompagner les équipes pour leur transmettre de l’information et s’assurer qu’on respecte bien les échéances en vue des Jeux. » Ludivine Debast, directrice des sports et en charge du pilotage du club 2024 de SQY, dont « la mission principale est le pilotage de la Fan Zone Club 2024 », sera également de la partie.
Bien que leur missions soient parfois différentes, ces trois femmes engagées travaillent ensemble. C’est d’ail- leurs l’un des aspects du métier qui plaît particulièrement à Marie-Christine. « Quand on se réunit tous autour d’une table dans un groupe de travail et qu’on parle de sécurité, d’accueil spectateur, d’aménagement de route et ce que ça induit, je trouve ça tout à fait fascinant. Les Jeux ont permis de satisfaire ma curiosité à découvrir sans cesse de nouveaux sujets et rencontrer de nouvelles personnes » s’explique-t-elle, du bonheur dans la voix et le sourire aux lèvres.
Exemple concret : la fan zone
Sur l’île de loisirs de Saint-Quentin-En- Yvelines se tiendra le Club 2024. En accès gratuit, cette grande fan zone permettra de « voir les épreuves en direct sur écran géant, de rencontrer des athlètes, participer à des initiations sportives, as– sister à des concerts, se restaurer », et bien plus ! « On aura un espace « Made in SQY » avec différentes vitrines d’innovation qui seront portées par des startups ou des entreprises présentes sur le territoire. On aura également un espace de vente d’artisanat de producteurs locaux. Les visiteurs pourront découvrir et goûter nos produits issus du territoire et du terroir ! », lance non sans fierté Ludivine. Comme Rome ne s’est pas faite en un jour, la fan zone a elle aussi dû faire face à de nombreux obstacles. « La principale difficulté était de faire sortir un site éphémère sur un espace qu’est l’île de loisirs, sans réseau, sans eau, sans électricité. On va investir près de 4 hectares, qu’on va animer pendant 15 jours, tout en s’assurant des contraintes environnementales. »
En plus d’accueillir quelque 100 000 spectateurs dans la fan zone au cours de la quinzaine, Ludivine ajoute : « Depuis toute petite je regarde les Jeux. Cette année, j’aurai la chance de pou– voir assister en permanence à toutes les retransmissions ! »
Le calme avant la tempête
Vous vous demandez peut-être pourquoi SQY a été choisi par Paris 2024 pour ac- cueillir des épreuves olympiques et paralympiques ? À «seulement » 20 km de Paris, SQY, un territoire ultra-connecté, qui possède 7 gares reliées directement au coeur de la capitale. 2e PIB/habitant après Paris, 2e pôle économique de l’ouest parisien, 17 000 étudiants, 17 000 entreprises, les raisons économiques sont nombreuses. Mais celles sportives le sont aussi ! En plus des 4 sites olympiques choisis on compte 430 kilomètres d’itinéraires cyclables, plus de 400 équipements sportifs, le tout sur 60 % d’espaces verts et bleus. Si en ce mois de mai, le territoire reste plutôt calme, les 230 000 habitants de l’agglomération devraient accueillir environ 350 000 spectateurs qui vont assis- ter aux épreuves sur le territoire.
Avec quatre sites olympiques et paralympiques, Saint-Quentin-en-Yvelines est la 3e collectivité hôte des JOP de Paris 2024. Ce séjour nous a permis de nous rendre sur ces lieux de compétition. Trois mois avant l’entrée des gladiateurs dans les différentes arènes, les quatre sites sont à des stades d’avancées différents.
LE VÉLODROME NATIONAL DE SQY – MONTIGNY-LE-BRETONNEUX : La grande porte vitrée derrière nous, le silence des gradins contraste avec les cris au loin. Plus on s’approche de la piste, plus les « Allez, allez ! » résonnent. Sous nos yeux, l’équipe de France féminine de cyclisme sur piste prend ses marques. Initié en 2012, à l’occasion de la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux, le Vélodrome est une véritable richesse du sport en France. Longue de 250 m, sa piste est la seule au monde à offrir aux coureurs une largeur de 8 m, avec un rayon constant de 23 m et des virages à 43 degrés.
D’ailleurs, si devant la télé, ça vous parait facile, on peut vous assurer que cela donne le vertige ! Les bouquetins qui gravissent les pentes escarpées des Alpes, à côté, c’est de la rigolade ! Hâte d’entendre les 5 000 spectateurs gronder…
LE STADIUM BMX – MONTIGNY- LE-BRETONNEUX : En sortant du vélodrome, on prend le premier escalier à gauche, et nous voilà… au Stadium BMX ! Habitué des grands rendez-vous, dont 2 manches de BMX en 2018, le Stadium est en plein aménage- ment pour les JOP 2024. Il a la particularité d’être la deuxième piste couverte d’Europe sur une longueur de 400 m. Accessible au public et à tous les niveaux de pratique, c’est un équipement précieux pour les habitants de la région parisienne !
LA COLLINE D’ÉLANCOURT – ÉLANCOURT : Le cyclisme, à SQY, c’est une grande histoire d’amour ! À quelques minutes de voiture, la colline nous accueille. Le site, lors de notre visite, reste encore fermé au public. Équipés d’un casque de sécurité et de gilets jaunes, nous entamons une marche bien dénivelée d’une demi-heure.
Enfin perchés à 231 m d‘altitude, avec la Tour Eiffel dans le coin de notre oeil, voici le point de départ des compétiteurs. La piste olympique, longue de 4,3 km, aborde un tracé sinueux, rapide et spectaculaire, tout en reprenant une grande partie des parcours déjà existants sur cette ancienne décharge. Fermée dans les années 1970, elle est ensuite devenue un lieu de promenade pour tous.
LE GOLF NATIONAL DE SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES : La beauté du lieu est à couper le souffle… Ce n’est pas pour rien que ce golf est classé parmi les plus beaux sites d’Europe. Terrain de jeu mythique de la Ryder Cup en 2018, de l’Open de France ou encore des championnats du monde de golf amateur en 2022, il dispose d’un Centre de performance, dédié à la formation et à l’entraînement des équipes de France. Même les célébrités sont conquises. Quelques semaines avant nous, Barack Obama a swingué à Saint- Quentin-en-Yvelines !
Après les Jeux, aucun de ces sites ne sera à l’abandon. Le golf national, le vélodrome national et le stadium BMX reprendront leur cours. Côté colline, le chantier reprendra. Six nouvelles pistes de VTT, de différents niveaux, adaptés à tous les amateurs, un parcours de bosses et une table d’orientation seront installés d’ici 2025. La piste olympique sera utilisée pour accueillir d’autres compétitions d’envergure nationales ou internationales. Mais avant de se projeter aussi loin, cap sur les Jeux 2024 !
La pistarde Mathilde Gros, la pongiste handi Lucie Hautière, la cycliste Clara Copponi, la paratriathlète Cécile Saboureau… les athlètes sont nombreuses à s’entraîner à Saint-Quentin-en-Yvelines.
« C’est une satisfaction de se dire qu’on a permis de leur donner les meilleures conditions d’entraînement et de soutien. Notre politique est axée sur le soutien financier des athlètes en phase de préparation. Elle vise à couvrir les coûts élevés liés à l’entraînement et aux stages », explique Ludivine Debast avant d’assurer, « nous allons les suivre avec attention ». SQY et le sport, c’est définitivement une grande histoire d’amour. Dans la bande des trois, Marie-Christine Plaud s’est même lancée un défi de taille : participer aux 10 km du Marathon pour tous !
SQY se met au vert pour les Jeux 2024 !
Saint-Quentin-en-Yvelines a mis l’accent sur l’écologie pour accueillir sur ses terres les épreuves des Jeux Olympiques 2024. D’abord, chaque site olympique sera accessible à vélo, depuis la gare de SQY/Montigny. Ainsi, un itinéraire balisé et sécurisé de 26 km a ainsi été défini pour favoriser ces modes de déplacements actifs. La communauté d’agglomération va également augmenter le nombre de trottinettes électriques aux abords de la gare, et installer des vélos électriques en libre service. SQY ajoutera également, comme lors de gros événements sportifs qu’elle a déjà accueilli, des poubelles de tri tout au long du parcours emprunté par les spectateurs pour « inciter à des gestes éco-responsables » pour les déchets. Enfin, à l’occasion de ces olympiades, SQY accueille la première ligne pilote « d’Urbanloop », des véhicules autonomes, pilotés par des algorithmes d’intelligence artificielle, qui fonctionnent sans batterie, grâce à une alimentation basse tension par les rails. Un geste «vert», puisqu’Urbanloop détient le record du monde de la plus faible consommation énergétique pour un véhicule autonome ! Urbanloop sera en démo à la fan zone.