Le député de la majorité Jean-Luc Fugit (LaREM), qui se définit volontiers comme un « écologiste progressiste », a balayé pour la rédaction du groupe Sport Business (*) plusieurs sujets de l’actualité législative liés au sport. Rapporteur de la Loi d’orientation des mobilités (LOM), l’élu de la 11e circonscription du Rhône est notamment revenu sur les points-clés du Plan Vélo.
Grand fan de rugby et européen convaincu, Jean-Luc Fugit est particulièrement heureux que le XV de France ait battu l’Angleterre «deux jours après le Brexit !» et ne manque pas d’utiliser une petite métaphore sportive pour définir son engagement politique : «Il faut savoir jouer collectif. Dans une équipe de rugby, les avants et les arrières ont des caractéristiques très différentes. C’est l’union de leurs forces qui fait fonctionner l’équipe. Au rugby quand vous faites la passe à quelqu’un, sous pression, vers l’arrière, c’est un acte de confiance!» Elu député en 2017 dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron, en éliminant un cador de la droite, le sortant George Fenech, Jean-Luc Fugit est chimiste de formation et incarne la branche écologiste de la majorité. «Le sport m’a appris l’humilité, comme mon métier d’origine» (ndlr : chercheur, docteur en pollution de l’air), insiste-t-il.
Ses sujets de prédilection à l’Assemblée Nationale ne sont pas directement liés au sport. Mais en tant que Secrétaire de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, Jean-Luc Fugit intervient dans des domaines transversaux qui concernent les territoires et notamment l’usage du vélo dans les déplacements quotidiens, dans une logique environnementale et de santé publique.
« Faire en sorte que tout élève qui arrive en 6e sache faire du vélo »
Rapporteur de la loi LOM promulguée le 24 décembre dernier, dont les décrets d’application sont en cours de rédaction, le député nous explique avec quelques mots simples les mesures phares du Plan Vélo. «Aujourd’hui, la part des déplacements du quotidien à vélo est très faible, de l’ordre de 3%. L’ambition du Plan Vélo est de monter à 10% de la part modale à l’horizon 2024.» Pour atteindre ce cap, les mesures sont nombreuses et variées et concernent à la fois l’Etat et les collectivités. «Par exemple, nous allons créer dès 2021 un fichier des vélos neuf et d’occasion pour lutter contre le vol. Ce marquage des vélos permettra de rassurer les propriétaires de deux-roues et de convaincre ceux qui hésitent à franchir le pas d’en acquérir. Aujourd’hui il y a près de 400.000 vols de vélos par an. C’est un énorme frein à l’usage.» Deuxième mesure clé : faciliter les stationnements. «Nous allons demander que des espaces soient prévus pour les vélos dans les gares ou dans les nouvelles copropriétés, par exemple. Nous allons également faire modifier les passages piétons (interdiction aux voitures de stationner sur une bande de 5 mètres en amont du passage piétons) avec un double objectif : protéger davantage les cyclistes et créer de nouveaux stationnements vélos urbains.» Sur le plan des infrastructures, la multiplication des pistes cyclables est également au menu. Mais le plan insiste aussi sur des points bien plus simples comme «faire en sorte que tout élève qui arrive en 6e sache faire du vélo et connaisse le Code de la route». Une mesure inscrite dans le programme «Savoir Rouler» et portée par l’Education nationale. Enfin, Jean-Luc Fugit évoque le «forfait mobilité durable», une aide défiscalisée qui remplacera les indemnités kilométriques vélo, pour inciter les déplacements au travail par ce moyen de locomotion.
En tant que membre de la majorité qui «joue collectif», Jean-Luc Fugit défend également la réforme des retraites et revient notamment sur les études polémiques qui craignent que cette réforme soit «une bonne affaire» pour les clubs professionnels (voir La Lettre de l’économie du Sport n°1025). «Le projet de loi s’appuie sur un système plus redistributif, qui protègera mieux les Français modestes, avec notamment la mise en place d’une contribution solidaire supplémentaire pour les hauts revenus», précise le député, qui a organisé plusieurs réunions publiques sur le thème de cette réforme. «Je viens des classes sociales les plus basses. Je suis sensible à ce que cette réforme se fasse dans un souci d’équilibre social.»
* La Lettre de l’économie du Sport, La Lettre du Sport, L’Officiel juridique du sport, Sport.fr, Sport.fr Pro, Sponsoring.fr, Women Sports