Engagé sur le Tour d’Espagne cette année, Thibaut Pinot compte bien remporter une étape avant la fin de la Vuelta. Mais ce n’est pas son seul objectif, le tricolore de l’équipe Groupama se confie auprès de l’AFP.
Après une semaine de course sur le Tour d’Espagne, vous êtes 16e du général à 2:33. Quelles sont vos ambitions pour la suite ?
« Niveau sensations, je ne suis pas au top mais je sais très bien que, quand il fait chaud comme ça, je ne suis jamais très performant. Je ne m’inquiète pas pour autant, je sais que maintenant on va être sur des températures qui vont plus me correspondre. (…) Je n’ai pas eu de jour sans, j’ai pris une bordure qui était un peu un coup dur mais voilà, ça fait partie de la Vuelta, et peut-être que ce retard va me permettre d’être un peu plus libre pour les prochaines étapes. »
Vous avez côtoyé le maillot rouge avec Rudy Molard, votre compagnon de chambre, qui l’a porté quatre jours. Ça vous donne des idées ?
« C’est une bonne expérience, on est très proches avec Rudy. J’étais vraiment ravi qu’il ait ce maillot, il le mérite. On a passé quatre journées fantastiques. (…) Mais, du fait de ma position au général, c’est compliqué pour moi d’aller chercher le maillot rouge, je ne pense pas avoir le niveau pour aller le chercher dans l’immédiat. »
Comptez-vous passer à l’attaque ?
« Ce que je veux, c’est être offensif, ne pas être comme cette première semaine où je suis dans les roues et je subis. Dès que j’ai la possibilité d’attaquer, si j’ai les jambes, j’attaquerai. »
Un Mondial pour grimpeurs, cela n’arrive qu’une fois tous les vingt ans, c’est l’opportunité d’une vie ?
« Un championnat du monde aussi dur, ce sera la seule fois dans ma carrière. A moi de saisir ma chance et de retrouver des bonnes jambes. Bien sûr que c’est un rêve le maillot arc-en-ciel. J’ai toujours dit que c’était le plus beau maillot, c’est encore plus fort qu’un maillot jaune… Mis à part
peut-être le fait de gagner le Tour de France! Avoir le maillot arc-en-ciel pendant un an, c’est magnifique, pour moi c’est le plus beau maillot du cyclisme. Mais, quand tu es en course, il faut faire abstraction de tout ça (…) Le circuit va faire très mal avec un col de 8 km à chaque fois, c’est énorme. Après, il y a un dernier mur pour vraiment achever tout ça. On ne sait pas le temps qu’il va faire, il peut pleuvoir toute la journée, donc ça peut être une course dantesque, c’est ce dont j’ai envie. »
Romain Bardet, Julian Alaphilippe, vous… la France ne manque pas de leaders. Comment allez-vous cohabiter ?
« C’est un circuit qui ne pardonne pas, qui ne ment pas, celui qui n’a pas la patte, ce n’est pas la peine de se mentir. La course se fera naturellement, on verra une hiérarchie. Je pense qu’il y aura une course de mouvement. C’est la course qui décidera (du leader). »
La France a vraiment un coup à jouer cette année ?
« On est une des meilleures nations au départ, on l’a vu encore sur cette Vuelta. Ce n’est pas l’année ou jamais mais c’est une très bonne année pour être champion du monde. (…) J’aime les courses en circuit, c’est une ambiance particulière, j’aime ces ambiances de stade de foot. L’ambiance du Mondial, c’est la plus belle de l’année. »
Propos recueillis par Jean DÉCOTTE