Federico Bahamontes, le pionnier espagnol qui a inscrit son nom comme le premier vainqueur du Tour de France en 1959, s’est éteint à l’âge de 95 ans, a annoncé mardi le maire de Tolède, ville d’origine du coureur reconnu comme l’un des plus grands grimpeurs de l’histoire cycliste.
Carlos Velázquez a exprimé sur son compte Twitter une profonde tristesse à la suite du décès de Federico Martín Bahamontes, surnommé « L’Aigle de Tolède », qui a non seulement été un véritable emblème sportif, mais a également élevé le nom de notre ville à son plus haut niveau. Le maire a également souligné que ce pionnier espagnol du Tour de France, avec plus de 74 victoires à son actif, restera à jamais une part intégrante de l’héritage sportif du pays.
En signe de deuil, la ville a décrété deux jours de deuil officiel, comme annoncé par la mairie sur son site Internet. Pedro Sánchez, le chef du gouvernement espagnol, a également partagé sa réaction, exprimant sa gratitude à Federico Bahamontes pour avoir été une source d’inspiration et pour avoir marqué l’histoire du cyclisme mondial.
Federico Bahamontes, né le 9 juillet 1928 à Santo Domingo près de Tolède, est entré définitivement dans les annales du cyclisme le 18 juillet 1959 en décrochant la victoire au Tour de France. « L’Aigle de Tolède », surnom qui lui a été attribué par un journaliste français, a participé à son premier Tour en 1954 et a décroché le titre de meilleur grimpeur à six reprises (1954, 1958, 1959, 1962, 1963, 1964) au cours de ses dix participations à la Grande Boucle. En plus de ses deux victoires à la Vuelta (1954 et 1957), il a maintenu sa suprématie en montagne même au-delà de la trentaine et a relancé sa carrière sous la direction de son directeur sportif, Raoul Rémy.
Pendant l’ère Anquetil, « Fede » a gravi le podium du Tour à deux reprises (2e en 1963, 3e en 1964), s’imposant comme un coureur particulièrement à l’aise dans les conditions climatiques les plus chaudes. Malgré sa maîtrise de onze étapes de montagne sur les trois grands tours (sept en France, une en Italie, trois en Espagne), ses capacités de descente étaient limitées à une époque où les arrivées au sommet étaient moins fréquentes.
Pierre Chany, le journaliste référent de l’époque, avait estimé que « S’il était né 20 ans plus tard, il aurait doublé son score. » La Fédération espagnole de cyclisme a également exprimé sa reconnaissance envers ce « légendaire sportif », soulignant que Bahamontes avait ouvert la voie aux Espagnols en remportant le Tour de France, tout en demeurant l’un des meilleurs grimpeurs de l’histoire.
Après sa retraite sportive, Bahamontes a continué de jouer un rôle actif dans le cyclisme en tant que directeur d’équipe, puis en prenant les rênes de la Vuelta a Toledo. En parallèle, il a géré sa propre boutique de vélos, laissant derrière lui un héritage durable et inspirant.