Ponferrada, ville du nord-ouest de l’Espagne, décerne le dernier des douze titres des Championnats du monde, le plus prestigieux et le plus convoité celui du champion du monde sur route. Tout semble possible sur un circuit de 254,8 kilomètres ouvert aux sprinteurs comme aux puncheurs.
Qui va succéder au Portugais Rui Costa ? Ils sont nombreux à s’imaginer habillés du maillot irisé. Le parcours raisonnablement sélectif laisse une chance à la plupart des coureurs mais semble avantager les puncheurs. Pour succéder au Portugais Rui Costa, qui s’était imposé l’an passé sur le circuit détrempé de Florence, nombreux sont les prétendants. Du Slovaque Peter Sagan à l’Australien Simon Gerrans, redoutables en cas d’arrivée d’un petit groupe, de l’Italien Vincenzo Nibali à l’Espagnol Alejandro Valverde, la liste est longue. On peut y ajouter les noms du Slovaque Peter Sagan, du Suisse Fabian Cancellara (qui a préféré délaisser le contre-la-montre) ou encore le Belge Greg Van Avermaet, et pourquoi pas le Français Nacer Bouhanni. Tous ne partent pas à armes égales. Seules les grandes nations (Espagne, Italie, Belgique, France, Grande-Bretagne, etc) peuvent aligner neuf coureurs au départ de la course en ligne. Mais, Costa, le futur 2013, avait seulement deux coéquipiers l’an passé.
Le circuit comporte deux montées sans fort pourcentage et les 4284 mètres de dénivelé accumulés au fil des 14 tours n’ont rien de comparable au même chiffre dans une étape de montagne de grand tour. Le sommet de la seconde côte est situé à 5 kilomètres de la ligne, ce qui ajoute à l’incertitude. Si on veut faire la différence dans la côte, il faudra être très explosif, bien plus fort que les autres, relève le Belge Philippe Gilbert (titré en 2012), ce qui exclut du jeu, sauf exploit, les grimpeurs-puncheurs.
La météo aura son mot à dire. La pluie annoncée dans la journée durcirait la course et redonnerait leur chance aux hommes forts. A commencer par Valverde, cinq fois médaillé (2 argent, 3 bronze) et investi des pleines responsabilités dans sa sélection nationale malgré le couac de l’année passée quand il n’avait pu museler Rui Costa derrière son coéquipier Joaquim Rodriguez. Cancellara, grand descendeur, peut tirer parti d’un final à haut risque de chutes, surtout sur sol glissant. Comme l’Australien Simon Gerrans, promu au premier rang des favoris après son doublé impressionnant aux récents Grands Prix de Québec et de Montréal. Si la victoire doit se disputer sur un sprint, Tom Boonen reste un candidat crédible. Mais l’attention se porte plutôt vers John Degenkolb, au premier rang des favoris si l’Allemand a récupéré de son séjour à l’hôpital après la Vuelta, et vers le Norvégien Alexander Kristoff, très en vue tout au long de la saison (Milan-Sanremo, deux étapes du Tour, etc). A moins qu’un représentant de la jeune génération, l’Australien Michael Matthews et le Français Nacer Bouhanni, 24 ans pour tous les deux, prenne le pouvoir. La France n’a plus gagné le titre depuis 1997 et le succès de Laurent Brochard, de ce côté des Pyrénées déjà (San Sebastian).