L’équipe Astana, dont le chef de file est l’Italien Vincenzo Nibali, a reçu, sous conditions, la licence WorldTour donnant accès à toutes les grandes épreuves. En revanche, elle l’a refusé à la formation française Europcar, restée à quai faute de garanties financières.
L’Union cycliste internationale (UCI) a finalement octroyé le sésame du WorldTour à Astana en précisant bien que la formation du vainqueur du Tour de France 2014 était sous surveillance. Les révélations de la presse italienne sur les liens de l’équipe Astana avec le très controversé docteur Michele Ferrari ne présageaient rien de bon. Le Docteur Michele Ferrari, banni à vie du monde sportif pour des affaires de dopage, a nié mardi les informations de la presse italienne assurant qu’il avait seulement rendu visite en novembre 2013 à l’équipe cycliste. Dans un rapport de près 550 pages et après 4 ans d’investigation, le ministère public du tribunal de Padoue a mis en évidence des liens entre le controversé médecin italien et plusieurs coureurs de l’équipe Astana, rapporte le quotidien italien La Repubblica.
Avant de donner la licence WorldTour, l’UCI s’était dite préoccupée par les deux récents contrôles antidopage positifs à l’EPO d’Astana, concernant Valentin et Maxim Iglinskiy. Nous allons nous rapprocher de l’équipe afin de voir si tout est fait pour que les coureurs ne recourent pas à des substances augmentant leurs performances. La situation est préoccupante (…) et une fois que nous l’aurons évaluée, nous déciderons si des changements que nous jugeons nécessaires devront être mis en oeuvre en interne ou bien si des conditions à l’obtention de la licence devront être exigées, en conformité avec le code de l’AMA, avait indiqué l’UCI. Faute de licence, Astana aurait été dépendante des invitations des organisateurs pour participer aux principales épreuves du calendrier. Il était alors difficile d’imaginer le Tour de France inviter une équipe soupçonnée de dopage.
Pour trancher, l’UCI s’est appuyé sur trois critères : sportif, financier et éthique. Les deux premiers n’ont pas posé de problème. Astana, c’est l’équipe de Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour de France 2014 et de Fabio Aru troisième du Tour d’Italie et cinquième du Tour d’Espagne 2014. Avec ces leaders, elle a terminé 10e du classement mondial par équipes cette saison. Du côté des finances, pas de problème non plus. Astana, financée par un conglomérat d’entreprises de l’industrie pétrolière ou gazière et très soutenue par l’Etat du Kazakhstan, affiche un budget officiel de 15 millions d’euros.
Mais dans les prochains mois, Astana devra montrer patte blanche. Le cas de l’équipe Astana demeure très sérieux pour notre sport si l’on considère le nombre de cas de dopage. Nous suivrons la situation de près et attendons les conclusions de l’audit. En parallèle, l’équipe devra satisfaire aux deux conditions imposées par la commission des licences. Ce résultat équivaut à considérer Astana Pro Team sous surveillance, souligne Brian Cookson, président de l’UCI.
Coup dur pour Europcar
En revanche, l’UCI a refusé la licence WorldTour à la formation française Europcar, restée à quai faute de garanties financières. J’espère sincèrement qu’elle pourra continuer en tant qu’équipe continentale professionnelle, a commenté le président de l’UCI, Brian Cookson. L’équipe de Thomas Voeckler et de Pierre Rolland, à la recherche d’un nouveau partenaire principal pour remplacer Europcar après 2015, évoluait déjà en 2e division (continentale pro) jusqu’en 2013.