L’équipe de France est confrontée à un problème de riche. Son effectif regorge de joueurs talentueux portés sur l’attaque et pas assez sur la défense. Alors que les choses sérieuses n’ont pas encore commencé à l’Eurobasket, la France est à la recherche d’un meilleure équilibre entre son attaque et sa défense, autrefois son point fort. Un préalable indispensable si les Bleus veulent aller loin dans la compétition.
La statistique est frappante. Avec 115 points marqués contre l’Islande dimanche, la France a réussi son plus gros carton depuis 27 ans. Un épiphénomène ? Non, une évolution, les Français marquent de plus en plus de points, liée à la composition de son effectif. Avant les deux dernières rencontres de la première phase de l’Euro, face à la Pologne mardi et à la Slovénie mercredi, ils tournent à 94 points de moyenne dans le temps réglementaire (en trois rencontres). « On dit depuis le début qu’on est une équipe d’attaque et pas de défense. Ca se vérifie… malheureusement j’allais dire », admet le sélectionneur Vincent Collet. « On a beaucoup d’attaquants racés, les trois extérieurs du cinq majeur sont de très forts attaquants, poursuit-il en parlant de Nando De Colo, d’Evan Fournier et de Thomas Heurtel. Et à l’intérieur aussi, Kevin (Séraphin) et Joffrey (Lauvergne) sont plus attaquants que défenseurs. » Les Bleus de la génération Parker ont gagné toutes leurs médailles grâce à une défense de fer. Mais Mickaël Gelabale et Florent Piétrus sont partis, Nicolas Batum et Rudy Gobert ont fait l’impasse sur l’été 2017. Privés de spécialistes défensifs, Vincent Collet a dû opérer un changement stratégique.
Vincent Collet : Sans « amélioration nette, il sera totalement impossible de gagner l’Euro et même d’aller en demi-finales »
Mais si les Bleus marquent plus, ils encaissent aussi plus de points : 79,3 points à Helsinki, quant à l’Euro 2015 la France avait encaissé 65,1 points en moyenne. « Aucun de nous, à part peut-être Axel (Toupane) n’est payé en club pour défendre », souligne Edwin Jackson. La France n’est pas sans défense, mais lorsque l’enjeu va grandir, les étapes à franchir seront de plus en plus difficile. « On ne peut plus gagner les matches en ne prenant que 65 points, ou rarement, il ne faut pas s’illusionner là-dessus, dit Collet. Ce n’est pas qu’une question de défense. Il y a aussi le rythme élevé des matches. Il y a beaucoup plus de possessions que par le passé. Ca nous donne plus d’opportunités de scorer, mais ça en donne aussi à nos adversaires. C’est un choix qu’on fait, c’est l’identité de cette équipe ». Sans « amélioration nette » à Istanbul, il sera « totalement impossible de gagner l’Euro et même d’aller en demi-finales », prévient le sélectionneur.