Le patron de l’athlétisme mondial, Sebastian Coe revient sur l’avenir de son sport et a fait le point pour l’AFP sur les grandes questions qui agitent sa discipline.
Le week-end dernier a eu lieu à Londres la Coupe du monde par équipes, un format de compétition court et dynamique. Est-ce précisément ce genre d’évènements que vous souhaitez voir se développer à l’avenir ?
« C’est quelque chose de nouveau et j’encourage la nouveauté. J’essaye de stimuler les fédérations nationales pour qu’elles fassent les choses différemment. Ce ne sera pas forcément populaire du premier coup mais cela ne doit pas nous arrêter. Nous vivons dans un monde où il faut innover, faire des changements notables. Et chaque fois que vous faites cela, il y a des pistes que vous pouvez creuser. A Londres, le programme était rythmé, rapide, et nos études ont montré que le public de l’athlétisme aimait particulièrement les compétitions entre nations. »
Mais les stars n’étaient pas là et ont préféré disputer la Ligue de diamant…
« Elles ont encore leurs habitudes mais nous souhaitons également que la Ligue de diamant évolue dans son format, ses critères, la façon dont l’évènement est organisé, le rapport au public. Le contrat de la Ligue de diamant se termine fin 2019 et nous sommes en train de travailler sur le format de cette Ligue pour l’après-2019. On veut que la Ligue de diamant soit un meilleur produit pour les athlètes et les fans. »
Quelles sont les pistes ?
« Vous n’avez pas besoin d’offrir 32 épreuves, on sait que c’est le problème. On veut aussi que les meetings intègrent une dimension locale plus importante tout en restant des meetings internationaux. Les critères seront durcis et nous voulons qu’ils soient valables avant la fin du contrat. Le but c’est de faire des meetings de la Ligue de diamant les meilleurs événements d’un jour au monde. Il y aura une Assemblée Générale en octobre et on soumettra une proposition commune de l’IAAF et du board de la Ligue de diamant. L’instauration du classement mondial et la refonte du calendrier global font partie de cet ensemble. »
Y a-t-il des épreuves qui pourraient être supprimées ou d’autres ajoutées dans l’optique des JO-2020 ?
« Je l’ai toujours dit: tout est sur la table. Nous aurons déjà l’année prochaine, aux Mondiaux, des relais mixtes (4×400 m) et ce sera l’occasion de les mettre en valeur avant les JO de Tokyo en 2020. Cela permettra aussi à certains athlètes de faire des triplés et ce sera intéressant à voir. »
Quel est l’état de l’athlétisme, un an après la retraite d’Usain Bolt ?
« C’est une très belle année jusque-là. J’ai vu du très bon athlétisme à Doha, à Rabat (pour la Ligue de diamant) il y a eu des meilleures performances mondiales, des records personnels, des athlètes se sont révélés. J’étais aussi à Tampere pour les Mondiaux U20, ça donne toujours une bonne indication de l’état de votre sport. Il y a des talents exceptionnels qui émergent. L’athlétisme est en bonne santé. »
Propos recueillis par Keyvan NARAGHI