Russie et Kenya : Dick Pound en remet une couche

Dick Pound, président de la commission d’enquête indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA), a semblé douter jeudi de la présence des athlètes russes aux jeux Olympiques de Rio de Janeiro, même si la balle est dans leur camp et a répété qu’il y avait un problème avec le Kenya.

Cela dépend de la Russie, mais cela dépend aussi des autorités de tutelle, l’AMA et l’IAAF (NDLR: la Fédération internationale d’athlétisme), la balle est dans leur camp, a insisté M. Pound jeudi à Munich (Allemagne), lors de la publication du second volet du rapport de sa commission d’enquête sur le dopage dans l’athlétisme russe. J’avais confiance en novembre, mais je ne sais pas s’ils seront en mesure de le faire, on ne m’a pas donné d’informations, a ajouté l’ancien patron de l’AMA.

Rappelons que la Fédération russe d’athlétisme est suspendue depuis le 13 novembre par l’IAAF, quatre jours après la publication par la commission d’enquête de l’AMA du premier volet de son rapport sur l’athlétisme russe. Et pour espérer aller à Rio, elle devra obtenir la levée de cette suspension par le Conseil de l’IAAF, le gouvernement de l’institution, dont la prochaine réunion aura lieu en mars, à Cardiff, au pays de Galles.

Le Kenya ne faisait pas partie de notre mandat

Il y a clairement un problème avec le Kenya, a en outre répété jeudi Dick Pound, tout en précisant n’avoir pas enquêté spécifiquement sur ce pays. Nous savons qu’il y a un problème, a insisté l’ancien patron de l’AMA, mais nous n’avons pas enquêté sur le Kenya, cela ne faisait pas partie de notre mandat, tout en soulignant la nécessité de creuser le sujet dans le futur. Il pourrait y avoir une autre commission d’enquête indépendante pour jeter un oeil au Kenya, une fois que la fumée se sera dissipée, mais nous n’avons pas été autorisés à aller plus loin sur ce dossier, a expliqué le Canadien, reconnaissant n’avoir trouvé rien de très suspect pour l’instant.

La commission d’enquête de l’AMA a travaillé sur une base de données de 12.000 échantillons sanguins prélevés par l’IAAF entre 2001 et 2012 sur 5000 athlètes. Ces mêmes tests sanguins à partir desquels la chaîne allemande ARD et le Sunday Times britannique avaient affirmé en août, juste avant les Mondiaux de Pékin, qu’un tiers des 146 médaillés aux jeux Olympiques et aux championnats du monde sur cette période 2001-2012 présentaient des résultats suspicieux. Parmi eux 18 Kényans.