Trayvon Bromell, la nouvelle sensation du sprint américain, s’est offert à 20 ans son premier titre mondial sur 60 m au nez et à la barbe du Jamaïcain Asafa Powell encore battu dans un grand rendez-vous, vendredi à Portland.
En seulement deux rendez-vous sur la scène mondiale, Trayvon Bromell a déjà marqué les esprits. Médaillé de bronze du 100 m des Championnats du monde 2015 à Pékin, derrière Usain Bolt et Justin Gatlin, le sprinteur américain a cette fois décroché l’or avec un chrono de 6 sec 47/100e et prolongé l’attente d’un autre phénomène du sprint, Asafa Powell, 33 ans. L’ancien détenteur du record du monde du 100 m qui est descendu sous le seuil des 10 secondes sur la distance-reine plus que tout autre dans l’histoire, a dû se se satisfaire de l’argent (6.50). Pendant de longues minutes, le temps que la photo-finish soit analysée, il s’est même cru éjecté du podium, alors qu’il avait bouclé sa série dans la matinée en 6.44, meilleure performance mondiale de l’année et 10e chrono de l’histoire (le record du monde appartient toujours à Maurice Greene en 6.39 depuis 1998). J’avais le record du monde dans les jambes, je n’y pensais pas en finale, mais j’ai laissé Trayvon prendre trop d’avance et, comme il a disputé une belle finale, je n’ai pas pu le rattraper, a regretté Powell.
Le Jamaïcain se consolera, un peu, en apprenant qu’il est l’un des sprinteurs qui ont inspiré le nouveau champion du monde : Quand j’étais enfant, je voulais avoir le départ d’Asafa. C’est toujours une source d’inspiration, comme Justin Gatlin et Tyson Gay pour leur puissance et Usain Bolt pour sa force mentale, a reconnu Bromell, à surveiller de près à Rio pour les Jeux olympiques.