Champion du monde en titre du décathlon, Kevin Mayer est très attendu sur les Jeux Olympiques mais souhaite avant tout prendre du plaisir. Au cours d’un long entretien avec Keyvan Naraghi, il se confié et répond aux questions du journaliste avant ce JO de Tokyo.
La médaille d’or olympique est-elle une obsession pour vous ?
« Si quelqu’un est plus fort que moi et si j’arrive à optimiser mon potentiel, j’accepterai aisément de ne pas avoir l’or. Je m’entraîne tous les jours à fond, je donne ma vie au décathlon. J’aimerais être champion olympique mais avant tout, j’aimerais faire un très beau décathlon. Depuis 2018, ce n’est pas arrivé. C’est cela qui m’obsède: réussir les 10 épreuves, comme je l’avais fait au Décastar à Talence. C’est pratiquement impossible mais j’aimerais m’en approcher. »
L’équipe de France aborde ces JO dans l’inconnue la plus totale et vous êtes l’une des rares valeurs sûres des Bleus. Sentez-vous le poids des responsabilités ?
« Je n’y pense pas. Quand on commence à penser à l’enjeu, la pression monte vraiment et on a du mal à la contrôler. Je sais que les gens attendent beaucoup de moi. Je me suis fixé des objectifs et il n’y a que ceux-ci qui me mettent la pression. Quand on arrive à de grandes échéances avec une énorme attente extérieure, c’est très difficile de prendre du plaisir. »
Croyez-vous possible d’améliorer votre record du monde ?
« C’est dans un coin de ma tête, c’est une option. Mais c’est plus un rêve qu’autre chose. Si ça se réalise, ce serait incroyable. Le décathlon est comme un voyage durant deux jours, avec tellement de hauts et de bas que c’est à chaque fois une nouvelle histoire, à laquelle on ne s’attendait pas du tout. J’essaye juste de tout mettre en place pour faire le meilleur décathlon possible. J’ai progressé dans beaucoup d’épreuves donc, dans l’absolu, c’est possible de battre mon record du monde mais de là à le faire, c’est autre chose. »