L’ex-président de l’IAAF a été entendu à la barre ce jeudi au tribunal correctionnel de Paris, et a notamment reconnu ses torts dans l’affaire de dopage des athlètes russes.
Jugé à Paris pour corruption, l’ancien patron mondial de l’athlétisme Lamine Diack (1999-2015) a assumé ce jeudi matin la décision d’échelonner des sanctions contre des Russes dopés pour « sauver la santé financière » de la fédération internationale (IAAF). Depuis lundi, le Sénégalais de 87 ans est jugé avec cinq autres personnes, dont seulement deux ont répondu présent, pour avoir permis de retarder des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin, fin 2011.
Durant l’enquête qui a duré près de cinq ans, il a aussi concédé avoir obtenu en Russie un financement d’1,5 million de dollars de la part de l’ancien patron de la fédération russe d’athlétisme (ARAF), Valentin Balakhnitchev, pour mener sa campagne présidentielle au Sénégal. Le pacte aurait été conclu fin 2011 lors d’un voyage à Moscou, où le Sénégalais avait été décoré par le président russe de l’époque Dmitri Medvedev. Mais à la barre, Lamine Diack est resté flou sur ce volet. « C’est eux », les Russes, « qui m’ont demandé si je voulais être candidat », explique-t-il, en concédant avoir évoqué la somme d’« 1,5 millions de dollars » devant le ministre des Sports de l’époque, Vitali Moutko.
De même, Lamine Diack assure ne pas avoir été au courant du chantage financier exercé auprès d’athlètes russes dopés, contraints de débourser plusieurs centaines de milliers d’euros pour pouvoir bénéficier d’une « protection totale », comme la marathonienne Lilya Shoboukhova.