Pendant qu’Usain Bolt et Justin Gatlin se qualifiaient tranquillement pour la finale du 200 m aux Championnats du monde de Pékin, Christophe Lemaitre n’a pas réussi à se glisser parmi les finalistes. A 25 ans, le sprinter français n’est plus un candidat crédible aux podiums des grands championnats.
Comme dimanche sur le 100 m, le stade des demi-finales a marqué la fin du parcours de Christophe Lemaitre dans les épreuves individuelles. Mercredi, Lemaitre n’a pas réussi à faire mieux que 5 dans sa demi-finale, finissant en 20.34. Depuis 2011, la carrière du Français n’est que déception : 6e du 200 m des JO de Londres, 7e de la finale du 100 m des Mondiaux de Moscou mais blessé pour le 200 m, puis dépossédé de son titre européen sur 100 m (2e) et dans l’incapacité de récupérer celui du 200 m (2e) l’an dernier à Zurich. Qu’il est loin le temps où Christophe Lemaitre s’offrait une magistrale médaille de bronze mondiale et un record de France (19.80), sur le demi-tour de piste. C’était en 2011 à Daegu.
Lemaitre en est bien conscient, mais il ne se montre pas abattu pour autant. Je ne regrette pas d’être venu ici aux Mondiaux quand je repense où j’étais il y a quelques semaines, déclare-t-il. C’est-à-dire blessé à un fessier depuis un échauffement en Russie pour les Championnats d’Europe par équipes fin juin. La faute ensuite à une nouvelle blessure au même endroit, quelques semaines plus tard. Cette saison a été gâchée par les blessures. Il a fallu gérer tout ça, continuer à s’entraîner tout en ménageant la blessure pour pas que ça +repète+. Et puis ça +repète+. Le moral en prend un coup, j’ai même pensé à déclarer forfait pour me soulager de tout ça, a confié Lemaitre.
Le Français estime néanmoins être sur la bonne voie, dans la perspective de titiller les meilleurs aux jeux Olympiques de Rio l’an prochain. A voir.
Dans le même temps, le Jamaïcain Usain Bolt (19.95) et l’Américain Justin Gatlin (19.87) se sont eux jaugés à distance dans la perspective de la finale du 200 m, jeudi soir.
Cette 5e journée a par ailleurs été marquée par le Kenya, au coeur de l’actualité sous toutes les coutures, pour des affaires de dopage d’abord, puis par la performance de son lanceur Julius Yego au javelot. L’athlétisme kenyan est passé par toutes les émotions. Alors que le Kényan Nicholas Bett recevait sa médaille d’or du 400 m haies gagnée la veille, la Fédération internationale a officialisé la suspension provisoire de Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakary (400 m). Celles-ci ont été contrôlées positives (produit non dévoilé) quelques heures avant leurs entrées en piste, à leur hôtel. L’onde de choc passée, le lanceur de javelot Julius Yego a redonné le sourire à son pays en survolant le concours. Avec un troisième jet à 92,72 m, le plus loin depuis 14 ans, il devient le 3e performeur de l’histoire et le premier Africain noir sacré dans les lancers. Peu après, Hyvin Kiyeng Jepkemoi enfonçait le clou en dominant le 3000 m steeple (9:19.11).
L’autre performance du jour a été signée par le Sud-africain Wayde Van Niekerk, sacré sur 400 m en 43.48, 6e performance de tous les temps.
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Les Français rendent une copie propre
Si la prestation de Christophe Lemaitre a déçu, les autres Français en lice mercredi ont rendu une belle copie, en matinée, avec un six sur six au niveau des qualifications ou séries. Alexandra Tavernier a amélioré au lancer du marteau son record personnel (74,39 m) pour rejoindre la finale. Benjamin Compaoré disputera celle du triple saut (16,82 m en qualifications). Pascal Martinot-Lagarde (13.35), Dimitri Bascou (13.29) et Garfield Darien (13.43) ont franchi sans encombre les séries du 110 m haies. Rénelle Lamotte, qualifiée au temps (2:00.20), poursuit son chemin en demi-finale du 800 m.