On l’aime ou on ne l’aime pas, il n’y a pas d’entre deux. Earvin Ngapeth est ce qu’on pourrait appeler un athlète haut en couleur. À 28 ans, le Français a un parcours atypique, loin d’être parfait, mais toujours assumé.
Joueur phare de ces championnats d’Europe où il s’impose clairement comme le leader des Bleus, Earvin Ngapeth n’a pas toujours eu cette place de sportif parfait. Renvoyé du centre national à 17 ans, il s’est surtout fait remarquer -et pas pour les bonnes raisons- au Mondial 2010. Âgé de seulement 19 ans, le jeune homme au caractère bien trempé s’est fait exclure de l’équipe de France en »raison de manquements à la discipline et du comportement incompatibles avec la vie d’une équipe en compétition, Earvin Ngapeth est exclu de l’épreuve« , en plein pendant la compétition. Un événement pour lequel il a souvent été comparé à Anelka, comme le titre si bien RTL. Et pour cause, le jeune homme n’a pas accepté d’avoir été seulement remplaçant lors de la compétition et non titulaire. Lorsqu’il est entré en jeu, au troisième set du match contre le Japon au deuxième tour, Ngapeth a voulu faire arrêter le match pour « aller aux toilettes ». Ça en était trop pour le sélectionneur des Bleus Philippe Blain, qui l’a directement sorti du groupe. « C’est la première fois en dix ans de carrière que je vois quelqu’un qui demande à aller aux toilettes au moment d’entrer sur le terrain. Quand on est phénomène, on peut être phénomène jusqu’au bout » ! Mais son parcours tumultueux ne s’est pas arrêté la.
Parcours judiciaire important
En 2013 et 2015, le joueur français a été à la une de la presse sportive pour des faits divers chaotiques. La première année, en ayant pris part à une rixe à la sortie d’une boîte de nuit, Earvin Ngapeth a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Relaxé en appel, le Français ne semble pas avoir pris en compte la leçon. En 2015, après des problèmes avec la justice dits « mineurs », il écope d’un an de prison avec sursis sans appel en Italie. Et pour cause, au volant de sa voiture en rentrant d’un match de Ligue des champions, le joueur a renversé trois personnes sur le bord de la route de Modène.
Rappeur à ses heures perdues
Cette rage encaissée tout au long de sa vie, Earvin Ngapeth l’évacue à travers le rap, son autre passion. Dans les titres de ses chansons, la vie d’Earvin Ngapeth semble retranscrite. La première, partagée sur Youtube il y a un peu plus d’un an, se nomme « Ma vie n’a aucun prix ». Et dès les premières paroles, le joueur des Bleus reconnaît ses fautes. « Tu m’as bien éduqué, tu m’as tout donné tout ton amour, mais Maman j’ai merdé. Désolée Maman« . Cette carrière de rappeur, encore en essor, s’est continuée jusqu’à sa dernière réalisation « Rien à péter ». Sortie en plein pendant les qualifications aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Ngapeth, originaire de Poitiers, espère que celle-ci rencontrera un franc succès.
Ngapeth, pilier de l’équipe de France
Néanmoins, ce parcours parfois « bad boy » du joueur ne l’empêche pas d’être la star de l’équipe de France, et un joueur exceptionnel. Seulement arrivé lors du quart de finale contre l’Italie en championnat d’Europe après avoir été blessé, Ngapeth s’est très vite imposé comme le joueur phare de l’équipe. Il a d’ailleurs grandement joué à la qualification de la France en demi-finale, notamment grâce à sa puissance sur-humaine, surement puisée de toutes les épreuves qu’il a encaissées.