La 48e Solitaire URGO Le Figaro s’élance le 4 juin de Bordeaux, l’occasion de s’entretenir avec Jérémie Beyou, trois fois vainqueur (2005, 2011, 2014). Il apparaît serein, conforté par une préparation et des résultats qui lui ont permis de vite prendre ses repères.
Comment te sens-tu à un peu plus de deux semaines du départ de la Solitaire URGO Le Figaro ?
Très motivé ! J’ai une grosse envie d’y aller, de retrouver la Solitaire URGO Le Figaro, son format, sa difficulté, ça me manque vraiment. Parfois, quand tu enchaînes les participations, tu peux ressentir de l’usure et un peu moins de motivation, alors que là, comme je ne l’ai pas courue depuis 2015, j’ai hâte d’y arriver et d’en découdre, d’autant que je pense pouvoir tirer mon épingle du jeu.
Tu as débuté ta préparation au retour du Vendée Globe puis disputé deux courses, la Solo Concarneau (14e) et la Solo Maître CoQ (3e), es-tu satisfait ?
Il faut bien comprendre que lors des années post-Vendée Globe, la préparation est un peu plus compliquée, entre les sollicitations, la fatigue, un nouveau projet à lancer, surtout depuis que la Solitaire URGO Le Figaro se dispute en juin. Il faut donc hiérarchiser ses objectifs et se préparer en fonction, étape par étape : lors du premier stage à Port-la-Forêt, je me suis attaché à retrouver des sensations à la barre, à prendre des départs, à enchaîner les manœuvres. Je me suis notamment fait aider par Yoann Richomme, qui a gagné la Solitaire en 2016, pour m’appuyer sur son savoir-faire pendant les deux dernières années. La seconde phase a consisté à devenir constant en vitesse sur des bords plus longs et à tenir un bon rythme sur un format d’étape de Solitaire. Enfin, la dernière étape était de rajouter de la stratégie à tous ces éléments. A la Solo Concarneau, j’ai eu du mal à tenir le rythme et j’ai été plutôt suiveur en termes de stratégie, si bien que dès l’arrivée, au lieu d’aller me coucher, j’ai passé tout l’après-midi à me poser les bonnes questions pour savoir ce qui me manquait. J’ai tout remis à plat et je pense que ça m’a vraiment bien aidé en vue de la Solo Maître CoQ qui m’a rassuré.
Fort de cette bonne préparation, penses-tu être en mesure de viser la victoire sur la Solitaire URGO Le Figaro ?
Je pense que la quatrième victoire est possible. Certes, les favoris sont Nicolas Lunven et Charlie Dalin, qui sont les référents en termes de performance pure depuis deux saisons, mais je ne me sens pas loin. Et à l’image de la course de Yoann Richomme l’année dernière, je me dis que si je tire les bons bords, si je prends de temps en temps un peu plus de risques et si j’imprime un bon rythme, ce n’est pas injouable, je suis un bon outsider.
Un bon résultat serait en outre l’occasion de démarrer en beauté le partenariat avec Charal, est-ce une source de motivation en plus ?
Oui, évidemment ! J’étais déjà très content d’offrir un premier podium à Charal sur la Solo Maître CoQ. Pour moi, c’était très important de disputer la Solitaire URGO Le Figaro sous leurs couleurs dès cette année, je ne voulais pas attendre 2018. Je ressens beaucoup d’enthousiasme et d’énergie de la part des dirigeants et des salariés de Charal, de la confiance également, je n’ai pas envie de les décevoir.
Cette Solitaire URGO Le Figaro 2017 marquera le 20e anniversaire de ta première participation. Si tu te retournes sur ces vingt ans, que vois-tu ?
Je vois à l’époque un gamin qui fait une course très brouillonne (rires), et après je me dis que les années sont passées si vite ! Je n’ai pas vu filer ces vingt ans, sans doute parce que j’ai couru sur d’autres supports, si bien que je ne me suis jamais lassé de cette série. J’apprends beaucoup par ailleurs et je reviens à chaque fois plus enrichi et plus complet.
La Solitaire URGO Le Figaro en chiffres
– 4 étapes, 1700 milles (2735 km) entre Bordeaux, Gijon (Espagne), Concarneau et Dieppe
– 43 inscrits, 6 filles, 10 bizuths, 6 nationalités
– 2 anciens triples vainqueurs : Jérémie Beyou et Yann Eliès
– 16ème participation pour Jérémie Beyou : 3 victoires en 2005, 2011 et 2014, et 9 Top 5.