Deux jours après leur départ de Plymouth, Thomas Coville (Sodebo) et François Gabart (Macif) se livraient à un duel d’anthologie en tête de la Transat anglaise, alignant des moyennes époustouflantes.
Thomas Coville s’est emparé mercredi d’une première place occupée depuis le départ lundi par François Gabart, après l’avoir talonné pendant les traversées de la Manche et du golfe de Gascogne. Les deux skippers font fumer leurs étraves à la limite du raisonnable, Gabart avouant avoir fait une pointe à 39 noeuds dans la nuit de mardi à mercredi. Les deux leaders, à la longitude de Rabat mercredi soir, affolent les compteurs et tiennent des moyennes de plus de 35 noeuds. Du jamais vu en solitaire…
J’ai traversé La Manche la moitié du temps sur un flotteur, a affirmé Gabart. La coque centrale n’a pas souvent touché l’eau! Comme le vent était assez régulier et qu’il n’y avait pas trop de mer, je pouvais me permettre d’être à fond, même si j’avais constamment la main sur les écoutes.
Il y a de la grosse bagarre, a confirmé Coville. Ca croise, ça recroise, ça tricote, on empanne… Ca joue bien avec Macif depuis le départ (…). François a un léger avantage en vitesse. Grâce au travail à terre de Jean-Luc (Nélias) et Sam (Davies) à la cellule routage, nous avons réussi quelques coups stratégiques un peu audacieux, comme au passage du cap Finisterre où nous avons choisi d’aller chercher le vent fort en passant à l’est de la zone interdite au trafic.
L’autre maxi trimaran, Actual (Yves Le Blevec), pointait mercredi soir en deuxième position derrière Sodebo, mais cela s’explique par le fait qu’il est plus près de l’arrivée en route directe, au nord des deux furieux. Plus étroit et donc moins puissant que les deux autres Ultimes, Actual marchait (un peu) moins vite.
Les conditions météorologiques devraient se compliquer dans les prochaines heures. Ça va se compliquer avec beaucoup de manœuvres attendues, indique Coville. Nous sommes en train de descendre du Nord au Sud mais il y a un système dépressionnaire qu’il va falloir retraverser. Il faut bien doser les empannages. Bien se nourrir et boire avant car les manœuvres en solo sur des bateaux aussi grands, c’est très physique et il faut de l’énergie. Depuis hier soir, j’ai pu enchaîner deux bonnes siestes. Il va y avoir une gestion compliquée du sommeil sur les prochains jours, alors je prends de l’avance !
En Imoca, Vincent Riou (PRB) ne lâche rien et garde Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) dans son tableau arrière. Jean-Pierre Dick (St Michel – Virbac) est un peu détaché, comme Paul Meilhat (SMA). Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) a pour sa part abandonné suite à une avarie de grand-voile.
Positions mercredi (à 19h00)
Ultimes
1. Thomas Coville (FRA/Sodebo) à 2465 milles de l’arrivée
2. Yves Le Blevec (FRA/Actual) à 18,5 milles du premier
3. François Gabart (FRA/Macif) à 26,1
Multi50
1. Lalou Roucayrol (FRA/Arkema) à 2551,1 milles de l’arrivée
2. Gilles Lamiré (FRA/Frenchtec Rennes St Malo) à 36,4 milles du premier
3. Pierre Antoine (FRA/Olmix) à 75,5
Imoca
1. Vincent Riou (FRA/PRB) à 2521,9 milles de l’arrivée
2. Armel Le Cléac’h (FRA/Banque Populaire VIII) à 8,6 milles du premier
3. Jean-Pierre Dick (FRA/St Michel – Virbac) à 34
Class40
1. Phil Sharp (GBR/Imerys) à 2725 milles de l’arrivée
2. Thibaut Vauchel-Camus (FRA/Solidaire en peloton) à 1,9 mille du premier
3. Louis Duc (FRA/Carac) à 11,9