Le début de l’US Open a été marqué par un coup de jeune. Borna Coric, 17 ans, et surtout CiCi Bellis, 15 ans, se sont révélées aux yeux du grand public. Portrait d’une nouvelle génération.
Le début de l’US Open a été marqué par un coup de jeune. Le Croate Borna Coric, 17 ans, et surtout CiCi Bellis, 15 ans, se sont révélés aux yeux du grand public. Portrait.
A 17 ans, Borna Coric est un adolescent pressé. Pour son premier match dans un tournoi du Grand Chelem mardi, le prodige croate a fait chuter le Tchèque Lukas Rosol sur un score sans appel de 6-4, 6-1, 6-2. Rosol, 27e mondial, venait pourtant de remporter à Winston-Salem le deuxième tournoi ATP de sa carrière, mais il a plié face à la détermination et la puissance de son jeune adversaire. C’est incroyable, j’ai débarqué ici en espérant passer les qualifications et j’ai battu un joueur du top 30 mondial, a souligné Coric.
Pour découvrir Flushing Meadows, le vainqueur de l’US Open juniors en 2013 a dû passer par les qualifs, un champs de mines de trois tours qui donnent accès au tableau principal. L’Allemand Alexander Zverev et l’Américain Francis Tiafoe n’ont pas réussi à imiter Coric. Le premier a fait sensation cet été en atteignant à 17 ans les demi-finales du tournoi de Hambourg. Le second, vainqueur de l’Orange Bowl 2013, le championnat du monde juniors, est présenté à 16 ans comme le grand espoir d’un tennis US masculin qui peine à revenir sur la scène mondiale. On est quatre-cinq du même âge, voire un peu plus jeune, à percer. Si on arrive à éviter les blessures et si on est solides dans nos têtes, on pourra peut-être atteindre le top 10, voire mieux, a espéré Coric qui a atteint cet été les quarts de finale du tournoi d’Umag.
Le 204e mondial peut s’inspirer de l’exemple de l’Australien Nick Kyrgios qui a atteint à 19 ans les quarts de finale à Wimbledon en juillet. L’ancien N.1 mondial juniors, déjà 60e mondial, est reparti sur les mêmes bases à Flushing: il a fait mordre la poussière au Russe Mikhail Youzhny et affrontera au 2e tour l’Italien Andreas Seppi.
Le tableau féminin est aussi concerné par ce coup de jeune,avec l’exploit de CiCi Bellis qui, à 15 ans et pour son premier match sur le circuit WTA, a fait chuter la Slovaque Dominika Cibulkova, finaliste de l’Open d’Australie et 13e mondiale, 6-1, 4-6, 6-4. Il faut y croire pour gagner, sinon ce n’est pas la peine d’essayer, a expliqué la 1208e joueuse mondiale. Avec cet exploit, la Californienne est devenue la plus jeune joueuse à remporter un match sur le circuit WTA depuis Anna Kournikova en 1996.
Pour préserver son statut amateur et espérer avoir une bourse dans une université américaine, Bellis, bénéficiaire d’une wild-card après son titre de championne des Etats-Unis des moins de 18 ans, a déjà annoncé qu’elle renonçait à ses gains de l’US Open, soit au moins 60.000 dollars (45.800 euros). Je pense que je vais rester amateur pour garder toutes les options ouvertes. On sait jamais, je pourrai me blesser, confie-t-elle.
Précocité n’est en effet pas gage de durée en tennis où bon nombre d’espoirs se sont brûlés les ailes pour avoir trop vite gagné.