C’est comme ça. Il y a des joueurs qui ne réussissent pas. Demandez à David Ferrer lorsqu’il doit rencontrer Rafael Nadal. Jo-Wilfried Tsonga n’aime pas Andy Murray. L’Ecossais est l’une de ses bêtes noires sur le circuit : onze duels, neuf défaites. Il faudra pourtant bien inverser la tendance lundi lors du huitième de finale de l’US Open entre les deux hommes.
Contre lui, j’ai souvent pris des fessées, j’ai encore les fesses un peu rouges, mais je l’ai battu lors de notre premier match sur le circuit et lors de notre dernier, se rappelle Jo-Wilfried Tsonga. Ce n’est pas tout à fait exact : Tsonga n’a pas remporté leur premier duel, en 2007 à Metz, mais le deuxième, lors de l’Open d’Australie 2008 où le N.1 français s’est fait un nom en atteignant la finale, notamment après avoir écarté Andy Murray au 1er tour. Peu importe. Pour le Français, il est essentiel de se souvenir du dernier duel il y a trois semaines à Toronto. En quart de finale du Masters 1000 de Toronto, Tsonga l’avait emporté 7-6 (7/5), 4-6, 6-4. Un résultat porteur d’espoirs pour lui avant lundi et le huitième de finale face au poulain d’Amélie Mauresmo.
Une victoire ne suffit pas à inverser la tendance, mais celle-ci pourrait avoir créé un déclic psychologique. Je ne sais pas si ma victoire à Toronto me donne un ascendant psychologique sur lui. Je pense qu’il va d’autant plus se méfier, prévient Tsonga. i ton head-to-head contre un joueur n’est pas bon, si tu perds souvent contre lui, il ne faut surtout pas arriver sur le terrain en se disant ‘Qu’est ce qu’il va faire de la balle ?’ J’arrive toujours sur le court avec l’envie de faire le jeu, continue le Français.
Après avoir géré ses trois premiers tours, contre des adversaires largement à sa portée -l’Argentin Juan Monaco (99e mondial), le Kazakh Aleksandr Nedovyesov (107e), l’Espagnol Pablo Carreno Busta (74e)-, Tsonga passe contre le 9e mondial, vainqueur de l’US Open en 2012 et de Wimbledon en 2013, son premier test. Sa victoire dans le Masters 1000 canadien, son onzième titre, le deuxième de sa carrière dans un tournoi de ce calibre, a peut-être changé plus de choses dans l’esprit de ses adversaires que pour Tsonga lui-même. Jo n’était pas sur un nuage, il dégageait de la sérénité et de la confiance. Ses adversaires le ressentent, il est forcément plus craint des autres, avance Arnaud Clément, le capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis. Réponse lundi à Flushing.