Le dernier rapport en date d’experts sur l’extension de Roland-Garros conforte les dirigeants de la Fédération française de tennis (FFT). Ils espèrent désormais obtenir au plus vite les permis de construire de leur nouveau stade.
Commandé en février par la FFT, à la demande de la Ville de Paris et du ministère de l’Ecologie, le rapport des experts du cabinet Egis rendu lundi à la Ville de Paris confirme la faisabilité du contre-projet présenté par les opposants. Celui-ci consiste à couvrir partiellement l’autoroute A13 qui jouxte le stade de Roland-Garros. Mais l’idée est techniquement faisable (mais) ses impacts négatifs restent importants (…) et il ne répond pas à des objectifs fonctionnels majeurs de la FFT, notamment en matière de circulation des visiteurs indique le rapport.
Honnêtement, c’est sans appel. Pour huit des neuf items, le projet de la FFT est jugé supérieur au projet alternatif des associations, y compris pour le bilan carbone, analyse Mathias Vicherat, le directeur de cabinet de la Maire de Paris, Anne Hidalgo. L’étude de 160 pages conclut que l’extension du stade vers l’autoroute A13 et non dans le jardin des serres d’Auteuil, comme le propose la FFT, ne résoudrait pas les dysfonctionnements actuels, notamment en matière de gestion des flux de spectateurs en raison notamment d’un site relativement déséquilibré et de moindre dimension, et de la conservation d’un existant (le court N.1) contraignant les perspectives d’évolution. Par ailleurs, les experts soulignent que le projet de couverture de l’A13 a un bilan carbone deux fois plus lourd que celui de la FFT, qui doit financer la quasi-totalité du projet à hauteur de 350 à 400 millions d’euros, assortis d’une subvention de 20 millions d’euros de la Ville de Paris. Un montant qui serait augmenté de quelque 80 millions en cas de réalisation du contre-projet. Enfin, ce dernier nécessiterait de reprendre à zéro toutes les procédures administratives déjà réalisées sur le projet porté par la FFT, se heurterait dans ce processus à des difficultés très importantes et pourrait faire l’objet de contentieux. Autant de délais qui empêcheraient le stade d’être opérationnel pour d’éventuels Jeux olympiques à Paris en 2024, selon la mairie de Paris et la Fédération.
Les partisans de la couverture de l’A13 ne désarment cependant pas. Le patrimoine (…) ne peut pas être une variable d’ajustement de la politique d’équipement de la ville de Paris qui est en plus une ville où il y a très peu d’espaces verts, a estimé Alexandre Gady, président de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France. Implanter un court de 5.000 places en plein milieu en expliquant que ça ne va rien changer à l’économie générale du jardin, c’est une véritable escroquerie… Yves Contassot, élu écologiste favorable au contre-projet, dénonce quant à lui une étude à charge.
Sincèrement, on n’est pas surpris, commente Gilbert Ysern, directeur général de la FFT et du tournoi parisien. La phrase du rapport qui dit : +ne répond pas à l’objet majeur de la FFT+, c’est la mort du contre-projet. On est confronté à des difficultés fonctionnelles majeures. On est à l’étroit dans notre stade, les flux ne fonctionnent pas et c’est pour cela que l’on a un projet, notre projet. Pourquoi on choisirait celui qui ne correspond pas à notre besoin ?, a-t-il repris. La FFT attend la délivrance du permis de construire par les services de la mairie de Paris. Permis qui doit être signé par les services des ministères de la Culture et de l’Ecologie. J’espère que les permis ne tarderont pas. Chaque jour qui passe rend les choses de plus en plus problématiques, a souligné Gilbert Ysern. La FFT doit en effet choisir son partenaire BTP le 20 juin dans l’espoir d’attaquer les travaux en septembre.