Revenu à deux sets partout avant de complètement sombrer dans la cinquième manche (6-4, 6-1, 4-6, 1-6, 6-0), Gaël Monfils a prouvé une fois de plus qu’il était capable du meilleur comme du pire en quart de finale de Roland-Garros, face à Andy Murray.
Une grosse frustration. Voilà comment Gaël Monfils a préféré résumer son élimination en quart de finale de Roland-Garros par Andy Murray. Il y avait pourtant d’autres qualificatifs à donner à son match, surtout en raison de son incroyable craquage lors du cinquième set. Mené deux manches à zéro, il a remonté cet handicap avant de totalement lâcher prise lors de l’ultime set, devant un public et des proches médusés (6-4, 6-1, 4-6, 1-6, 6-0).
J’avais vraiment envie de finir ce soir, du coup je me suis un peu précipité, a tenté d’expliquer le dernier Français en lice dans le tableau individuel. J’ai été peut-être trop agressif, j’ai commencé à faire beaucoup plus de fautes et j’ai été moins calme. C’est passé très rapidement… Interrogé dans l’Equipe, son père, Ruffin, n’est pas parvenu non plus à expliquer ce passage à vide : C’est inexplicable. Personne ne comprend. Moi je ne comprends pas. Pourquoi il ne joue plus au cinquième ? Je pense qu’il a eu une panne d’énergie. D’un coup, il n’y avait plus rien, plus de jus, il ne servait plus, la tête n’était plus là.
Pas une menace sérieuse pour Wilander
Pour Patrice Dominguez, consultant pour France Télévisions, cette rencontre c’est l’histoire de sa vie et de sa carrière. Un match comme il est. Agressif avec des défenses incroyables puis ailleurs, à bout, a ajouté l’ancien DTN concernant le 28e joueur mondial. Mats Wilander est quant à lui beaucoup plus sévère. Ce qui s’est passé est l’exemple parfait de ce que produit Gaël Monfils depuis six ans : il n’est pas une menace sérieuse pour les meilleurs joueurs du monde, assène le Suédois, toujours dans les colonnes du quotidien sportif.
Pour battre les meilleurs, il faut les défier physiquement, émotionnellement, mais aussi tactiquement. Gaël possède les deux premières clés, pas la dernière. Je ne vois pas trop où ce type de jeu peut le mener, ajoute Wilander. Quart de finaliste pour la quatrième fois de sa carrière Porte d’Auteuil, où il parvient toujours à se transcender et où il a débarqué sans coach et avec une condition physique incertaine en raison de d’une blessure à la cheville droite, Monfils est allé au-delà des espérances. Mais ce final laissera un goût amer. Et laisse songeur quant à la possibilité du Français d’un jour parvenir à tutoyer les sommets…
F.S