Les Français et Françaises tenteront d’animer Roland-Garros. Mais seul Gaël Monfils, placé dans l’autre moitié de tableau que celle de Rafael Nadal et Novak Djokovic, semble pouvoir tirer son épingle du jeu.
Entre méforme, blessures et résultats en dents de scie sur terre battue, le tennis français ne se présente pas sous son meilleur jour à Roland-Garros. Derrière Gaël Monfils, qui fait office de tête de gondole, c’est un peu le désert. Imaginer un Français succéder au palmarès à Yannick Noah, dernier vainqueur en date en 1983, relève de la folie.
Comme presque chaque année, le Parisien débarque à Roland-Garros avec une préparation un peu tronquée. Après ses demi-finales à Monte-Carlo et Bucarest, il a chuté au deuxième tour à Madrid au terme d’une partie à rallonge contre l’Espagnol Marcel Granollers. Touché à un genou, le 14e mondial a préféré zapper Rome, dernier Masters 1000 sur l’ocre, avant les Internationaux de France. Cela ressemble aux années précédentes. En 2014, il était arrivé Porte d’Auteuil sans compétition dans les jambes pendant plus d’un mois. Il avait quand même atteint les quarts, battu par Andy Murray en cinq sets. En 2008, il n’avait pas franchi plus de deux tours avant Roland-Garros et n’avait finalement chuté qu’en demie contre Roger Federer. La Monf compte deux autres quarts à son actif dans le Grand Chelem parisien, battu à chaque fois par le Suisse : en 2009, après des soucis récurrents aux genoux, et en 2011, sans avoir vraiment brillé auparavant.
Après des débuts franco-français contre Edouard Roger-Vasselin, Monfils pourrait retrouver au troisième tour le jeune talent autrichien Dominic Thiem, vainqueur samedi à Nice, puis recroiser Federer en huitième. Il a déjà battu quatre fois le Suisse, notamment lors de leurs deux derniers duels, disputés sur terre (à Monte-Carlo et en finale de la Coupe Davis en 2014), mais jamais à Roland-Garros.
Le Parisien a au moins évité la moitié de tableau la plus compliquée avec le nonuple lauréat du tournoi et tenant du titre Rafael Nadal, Murray (N.3), et le N.1 Novak Djokovic que Richard Gasquet pourrait affronter en huitièmes. Absent plus d’un mois entre mars et avril (hernie discale) le Biterrois (N.20) s’est rassuré avec un titre à Estoril, et des défaites prometteuses au deuxième tour à Madrid et Rome contre Tomas Berdych (N.4) et David Ferrer (N.7). Rattrapé par des problèmes au dos et aux cervicales, Simon, N.1 tricolore, arrive lui en manque de repères, mais s’est dit prêt pour son premier match contre l’espoir hexagonal Lucas Pouille (91e). Tsonga, demi-finaliste en 2013, tarde à retrouver son meilleur niveau, mais son tableau devrait lui permettre d’atteindre les huitièmes avec un duel potentiel contre Berdych.
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Dix autres tricolores sont en lice dont Quentin Halys, 18 ans, soumis à un baptême du feu contre Nadal, mais pas Julien Benneteau, forfait (pubalgie).
Chez les dames, elles sont onze et pour la première fois depuis 1988, aucune ne figure dans le Top 25. Les meilleures n’ont pas été gâtées comme Alizé Cornet, opposée à l’Italiennne Roberta Vinci, qu’elle n’a jamais battue, ou Caroline Garcia qui pourrait retrouver au troisième tour la Serbe Ana Ivanovic (N.7), son bourreau d’entrée l’an passé. Pour Kristina Mladenovic, ce sera Eugenie Bouchard (N.6) d’entrée. Mais la Nordiste a un coup à jouer car la Canadienne, demi-finaliste en 2014, est méconnaissable depuis début février.