Vainqueur dimanche de l’Open d’Australie contre Marin Cilic, Roger Federer a fièrement posé avec son 20e trophée du Grand Chelem, son sixième à Melbourne.
Auteur : Omnisport-fr
Avec vingt titres en Grand Chelem, Roger Federer porte son avance sur son poursuivant immédiat Rafael Nadal à quatre trophées. Après sa victoire en cinq sets contre le Croate Marin Cilic, 6-2, 6-7 (5/7), 6-3, 3-6, 6-1, dimanche à Melbourne, le Suisse est aussi un phénomène de longévité. Quel est son secret rester au top à 36 ans et demi ?
« C’est un rêve, le conte de fée continue. Après l’année que j’ai eue la saison dernière, c’est incroyable ! », a dit le champion suisse, qui réussit le doublé en Australie et égale le record du Serbe Novak Djokovic et de l’Australien Roy Emerson avec six trophées. « Quand je suis revenu, je me serais bien contenté d’en gagner un de plus avant de prendre ma retraite ! », avait dit, avant la finale, le Bâlois, qui n’en finit pas de défier le temps. Ils sont peu nombreux à lui résister. Ken Rosewall est de cela. Joueur des années 1950 à 1970, l’Australien est le dernier à résister à Roger Federer pour sa longévité. A 36 ans et 173 jours, Federer est le deuxième vainqueur le plus âgé (Rosewall 37 ans). L’écart qui sépare son premier titre de son dernier, 14 ans et demi depuis Wimbledon 2003, est également le deuxième le plus grand de l’histoire (Rosewall 19 ans). Federer détient déjà plusieurs records liés à la durée, comme celui des 72 tournois du Grand Chelem disputés ou celui des quatre gagnés après l’âge de trente ans (à égalité avec Rosewall et Rod Laver).
Le secret de sa longévité ? En plus de ses qualités naturelles, de la chance et de son professionnalisme, il tient en plusieurs points.
Le premier est la passion du jeu qui continue à le faire avancer. Alors que d’autres, comme Björn Borg au début des années 1980, avaient arrêté précocement, épuisés mentalement par les exigences du circuit, lui continue à s’amuser comme un junior. Un autre point est sa soif de victoires qui le pousse à aller chercher toujours plus de records pour alimenter son ego de champion. Il y a aussi l’équilibre familial qu’il a trouvé depuis longtemps avec son épouse Mirka, rencontrée aux jeux Olympiques de Sydney en 2000, avec laquelle il a eu quatre enfants (des jumelles puis des jumeaux).
Tout cela ne vaudrait rien sans un corps exceptionnellement résistant. Federer a rarement été blessé. Il n’a subi sa première opération, au genou en 2016, qu’à l’âge de 34 ans. Pour le reste, il a eu quelques problèmes de dos, mais rien à voir avec la cascade de blessures qui ont perturbé la carrière de son grand rival Rafael Nadal. Jusqu’à l’édition 2016 de Roland-Garros, il avait disputé 65 tournois du Grand Chelem d’affilée sans en manquer un seul (un record là aussi). A la différence aussi de l’Espagnol, son jeu offensif est économe. Il n’a jamais compté sur un tennis à l’usure pour s’imposer.
Enfin, sa gestion de son corps est à mettre à son crédit. Pour guérir durablement de son problème de genou, Federer a pris six mois de pause entre juillet 2016 et janvier 2017. Le résultat a dépassé toutes ses attentes. Alors qu’il n’avait plus remporté de titre majeur depuis 2012, il en a enlevé trois en douze mois (Australie et Wimbledon 2017 et Australie 2018). De quoi le convaincre qu’il devait se ménager pour durer et gagner. L’an passé, il n’a joué que douze tournois et fait l’impasse sur la terre battue, surface sur laquelle il a le moins de chance de gagner. Au bout d’un an, le bilan est implacable : 8 titres, dont 3 du Grand Chelem, 59 matchs gagnés pour 5 perdus.