Serena Williams cherchera à parachever une saison plus compliquée que prévu et perturbée par les pépins de santé en décrochant pour la troisième fois de suite le Masters, dimanche à Singapour face la Roumaine Simona Halep.
Les joueuses à avoir réussi le triplé lors du Masters se comptent sur les doigts d’une main. Le triplé n’a été réussi que deux fois, par Martina Navratilova, victorieuse cinq fois de suite en 1983, 1984, 1985 et 1986 à deux reprises (en raison d’un changement de dates du Masters), et par Monica Seles en 1990, 1991 et 1992.
En septembre, la N.1 mondial avait enlevé son 18e titre en Grand Chelem, à l’US Open, égalant au passage le total de Navratilova et Chris Evert, ses compatriotes. La cadette des soeurs Williams avait alors fait oublier ses déboires des trois premiers tournois du Grand Chelem de l’année. Elle avait été éliminée par la Serbe Ana Ivanovic en 8e de finale de l’Open d’Australie, par l’Espagnole Garbine Muguruza au 2e tour à Roland-Garros, et par la Française Alizé Cornet au 3e tour à Wimbledon. A Londres, elle avait ensuite abandonné en double, en larmes et au bord de l’évanouissement. Un virus avait été invoqué pour expliquer cet abandon.
Si elle a évacué à l’US Open les doutes concernant son état psychique, la Floridienne n’a pas levé toutes les incertitudes concernant son physique. Elle avait abandonné fin septembre au tournoi de Wuhan, après avoir été victime d’un malaise, puis avait dû faire de même à Pékin, en raison d’une blessure au genou gauche. Mais Serena Williams avait prévenu en arrivant à Singapour. Peu importe contre qui je joue. Vous pouvez me mettre en face de n’importe qui, je suis prête, avait-elle annoncé.
Je donne toujours du 200% quand je joue quelle que soit ma situation
Trois jours après sa plus lourde défaite (6-0, 6-2 face à Simona Halep) depuis 1998, l’Américaine a montré en demi-finale sa hargne et sa force de caractère au bout d’une rencontre conclue au jeu décisif après 2h14. Caroline Wozniacki a notamment marqué le point du 4-4 dans la dernière manche après 26 coups ! Si Serena Williams a concédé d’entrée son service, elle a totalisé le même pourcentage de première balle (65%) que son adversaire, tout en parvenant à mieux transformer en points ces mêmes services (71% contre 68%). Elle a aussi réussi 12 aces, ce qui lui a permis de faire la différence aux moments cruciaux. Dans le dernier set, l’Américaine, assurée de terminer l’année en N.1 mondiale pour la quatrième fois, a retrouvé calme et efficacité même si elle avait dû sauver une balle de match à 4-5 grâce à un lob. C’est ensuite au tour de Wozniacki de réaliser deux volées consécutives pour s’offrir le jeu décisif. Une double faute de Serena Williams lui donnait même un mini break 3-1 qu’elle n’a pas pu conserver jusqu’au bout, l’Américaine alignant cinq points d’affilée avant de s’offrir deux nouvelles balles de match, annulées par Wozniacki. Mais la Danoise devait s’incliner à la 4e balle en envoyant un coup droit dehors et concéder sa 10e défaite en 11 rencontres avec l’Américaine.
Simona Halep sait à quoi s’en tenir. J’ai un peu perdu mon calme. Mais bon, vous savez au moins que je suis une passionnée. Je donne toujours du 200% quand je joue quelle que soit ma situation. Je donne tout sur chaque frappe et à chaque point, a commenté Williams après sa qualification. La Roumaine s’est qualifiée plus aisément, battant facilement la Polonaise Agnieszka Radwanska 6-2, 6-2 en 68 minutes.
Serena Williams s’était imposée ces deux dernières années, quand le Masters avait encore lieu à Istanbul. Elle l’avait aussi remporté en 2001 et 2009. Si aucun souci physique ne vient la perturber, l’Américaine, âgée de 33 ans, a tous les atouts pour ajouter une fois de plus son nom au palmarès.