C’est un Français qui a créé la sensation cette nuit à Flushing Meadows. Benoît Paire a éliminé dès le premier tour Kei Nishikori, finaliste 2014 de l’US Open.
L’Avignonnais a eu du mal à trouver ses mots au moment de revenir sur sa victoire en cinq sets 6-4, 3-6, 4-6, 7-6 (8/6), 6-4 face au 4e mondial et finaliste malheureux de l’édition 2014. Je ne veux pas m’arrêter là, je veux aller encore plus haut, je ne sais pas comment on peut dire en anglais, a-t-il expliqué. Le 41e mondial, vainqueur en juillet à Bastad (Suède) de son premier titre, revient de loin. Contre Nishikori, il a dû repousser deux balles de match dans le 4e set. Et depuis son arrivée début août aux Etats-Unis, rien ne fonctionnait même s’il avait accroché le N.1 mondial Novak Djokovic au 2e tour du Masters 1000 de Cincinnati. Ma dernière semaine d’entraînement était même pourrie, a-t-il avoué. Mais depuis sa blessure au genou gauche qui a pourri son année 2014 et brisé son ascension, Paire a changé.
J’ai progressé dans ma tête, j’ai pu m’appuyer sur une très bonne première balle, cela donne confiance. J’ai eu de la réussite, car les deux balles de match (au 4e set, NDLR), je ne les sauve pas, c’est lui qui me les donne, mais j’ai tenu bon dans ma tête, a-t-il souligné. C‘est un nouveau Benoît au niveau des efforts au quotidien, je suis plus calme aussi. C’est un peu une deuxième carrière qui commence, je veux aller en deuxième semaine en Grand Chelem, a-t-il espéré. Je n’ai pas mal joué, je n’ai pas joué exceptionnellement bien, mais c’est un bon joueur, un 1er tour est toujours compliqué, a diagnostiqué le Japonais. Au prochain tour, il sera opposé au Turc Marsel Ihlan, 84e mondial.
La belle journée des Français s’est terminée sur une grimace de douleur, celle de Gaël Monfils, qui a abandonné contre l’Ukrainien Illya Marchenko alors qu’il était mené 2-6, 6-4, 5-0. Je n’arrivais plus à bouger et à servir comme je le souhaitais, mon seul choix était d’arrêter, j’ai joué tout l’été blessé au dos, a souligné le N.3 français et 16e mondial. En plus, j’ai chuté assez lourdement durant le match (dans le 2e set, NDLR), je suis déçu, a admis le quart de finaliste de l’édition 2014.
Plus tôt, Jo-Wilfried Tsonga n’avait pas fait de sentiments face au Finlandais Jarkko Nieminen (6-3, 6-1, 6-1), qui disputait là son dernier match avant de prendre sa retraite. Jérémy Chardy, demi-finaliste du Masters 1000 de Montréal, a pris le meilleur sur l’Américain Ryan Shane (USA) 6-2, 6-1, 6-7 (6/8), 6-2. En revanche, Pierre-Hugues Herbert a payé sa débauche d’énergie de Winston-Salem où il avait disputé samedi sa première finale d’un tournoi ATP. L’Alsacien, qui a fait lundi son entrée dans le top 100 mondial, n’a rien pu faire face l’Espagnol Roberto Bautista 6-3, 6-2, 7-6 (9/7). Déception aussi pour Lucas Pouille qui a mordu la poussière face au Russe Evgeny Donskoy, issu des qualifications 6-2, 6-7 (3/7), 6-2, 6-4.
Tenant du titre, le Croate Marin Cilic, a débuté avec sérieux. Le 9e mondial a pris le meilleur sur l’Argentin Guido Pella 6-3, 7-6 (7/3), 7-6 (7/3).
Dans le tableau féminin, c’est un carton plein pour les Françaises. Kristina Mladenovic a disposé de la Russe Svetlana Kuznetsova (6-3, 7-5) et Océane Dodin, bénéficiaire d’une invitation, a surpris la Serbe Jelena Jankovic, lauréate de l’US Open en 2004 (2-6, 7-5, 6-3).
Après le forfait de Maria Sharapova, la voie semble grande ouverte pour Serena Williams avec les défaites lundi de Karolina Pliskova et d’Ana Ivanovic. L’Américaine n’a passé que 30 minutes sur le Arthur Ashe Stadium face à la Russe Vitalia Diatchenko, contrainte à l’abandon (6-0, 2-0).
L’Américaine CoCo Vandeweghe a dominé sa compatriote Sloane Stephens en deux sets 6-4, 6-3. Mais la 45e mondiale est entrée dans l’histoire pour une autre raison: elle a donné une interview à la chaîne de télévision ESPN qui retransmet le tournoi aux Etats-Unis, entre les deux manches. Étant moi-même une spectatrice assidue du sport à la télé, je trouve que c’est bien de savoir ce qui se passe dans la tête d’une sportive, a-t-elle expliqué pour justifier une innovation qui est loin de faire l’unanimité.