L’équipe de France de Coupe Davis s’est qualifiée facilement pour les quarts de finale face au Canada. Faut-il pour autant déjà parler d’un effet Yannick Noah ?
OUI
La défaite en finale de la Coupe Davis 2014 face à la Suisse avait laissé des traces. Des cicatrices sont apparues dans le camp français, encore plus marquées après l’élimination l’année dernière devant la Grande-Bretagne. Arnaud Clément a été destitué sans ménagement pour être remplacé par Yannick Noah. D’un seul coup, l’équipe de France est devenue prétendante à la victoire finale. Un titre qu’elle n’a plus remporté depuis 2001. Avec Capitaine Noah, les vieux souvenirs sont remontés à la surface. Un nouvel élan s’est créé. On ne refuse rien au dernier vainqueur français d’un tournoi du Grand Chelem (Roland Garros 1983). Noah a demandé et obtenu l’organisation de la rencontre face au Canada en Guadeloupe. Une première et un défi logistique. L’absence de Milos Raonic a dévalué la confrontation, mais les Français ont eu le mérite de jouer sérieusement et ne de pas faire s’éterniser sur le court.
NON
Un capitaine n’a jamais remporté la Coupe Davis. Aussi charismatique soit-il, Yannick Noah reste tributaire de ses joueurs. Si la France dispose de plusieurs joueurs de dimension mondiale, aucun leader ne se détache pour jouer les premiers rôles alors que la Grande-Bretagne a Andy Murray et la Serbie peut compter sur Novak Djokovic. La route est longue avant de prétendre remporter le saladier d’argent (que Noah a gagné deux fois en tant que capitaine en 1991 et 1996). C’est l’ambition française, mais Yannick Noah en a-t-il réellement les moyens ? Pour l’instant, il a fait taire les critiques autour de l’équipe de France. Mais le Canada n’avait rien d’un épouvantail. En quart de finale, en juillet prochain, les joueurs seront-ils aussi impliqués ? Noah est une icône du tennis et même su sport français tout entier. Mais il n’a pas le pouvoir de transfigurer des joueurs déjà tous trentenaires. Il est urgent
de juger de son influence dans le contexte d’une rencontre délicate. Et de savoir si l’état de grâce qui entoure les Bleus aujourd’hui survivra à une défaite.