En gagnant son dix-huitième titre du Grand Chelem à l’US Open, Serena Williams est devenue l’égale de Chris Evert et Martina Navratilova. Un rêve pour l’Américaine, qui devrait dépasser ses idoles et rattraper Steffi Graf, recordwoman en la matière avec 22 titres.
Je pensais que je n’y arriverai jamais. Après ses échecs en Australie (élimination en 8e de finale), à Roland-Garros (32e) et Wimbledon (16e), Serena Williams commençait à désespérer. L’Américaine a finalement attendu d’être devant son public, dans son jardin de Flushing-Meadows où elle a remporté les deux dernières éditions de l’US Open, pour entrer un peu plus dans l’histoire. En étrillant la Danoise Caroline Wozniacki pour conclure une quinzaine presque parfaite (6-3, 6-3),la numéro mondiale a remporté son dix-huitième titre du Grand Chelem. Soit autant que les légendes Chris Evert et Martina Navratilova, présentes à ses côtés lors de la remise du trophée. On ne réussit pas ça si on n’est pas exceptionnel. C’est l’une des plus grandes de tous les temps, a résumé Wozniacki, la vaincue du jour, en hommage à son adversaire.
Pour la principale intéressée, cette marque des 18 titres veut dire beaucoup. Je n’aurais jamais imaginé que mon nom soit cité avec ceux de Chris Evert et Martina Navratilova parce que j’étais juste une gamine avec un rêve et une raquette. Vraiment, jamais je n’aurais imaginé, a avoué Serena, qui s’est remise en question après sa désillusion à Wimbledon, consciente que trois tournois du Grand Chelem sans gagner, c’est long pour une championne comme elle : Je me suis dit que peut-être je devrais essayer quelque chose d’autre. Alors je suis partie pour une semaine et demie et je me suis moins entraînée. J’ai tapé la balle tous les jours mais moins longtemps. Et là, j’ai réalisé que j’avais juste besoin d’être plus relax, que je m’étais mis trop de pression.
A bientôt 33 ans (elle les aura le 26 septembre), elle a encore l’avenir devant elle. Comme en 2002, 2009 et 2013, la petite sœur de Venus va finir l’année en tête du classement WTA. S’il lui reste encore des titres de prestige à aller glaner d’ici la fin de la saison (Tokyo, Pékin ou le Masters), c’est surtout vers 2015 qu’elle est déjà tournée, avec un objectif bien en tête : Maintenant je vise le 19e. Je viens à peine de remporter le 18e et je pense déjà au 19e, a-t-elle lancé, sans pour autant viser les 22 titres de Steffi Graf, le record sous l’ère Open. Je n’y pense pas. Je les prends un par un, a plaisanté Serena. Insatiable comme elle est, on l’imagine mal raccrocher sans avoir inscrit définitivement son nom dans l’histoire…