Sur la terre battue de Roland-Garros, Rafael Nadal n’a connu qu’une défaite depuis ses débuts en 2005 ! Il visera un dixième titre aux Internationaux de France de tennis, qui débute dimanche.
Le Majorquin, redescendu au 7e rang mondial, son pire classement depuis dix ans, a reconnu qu’il n’avait pas réussi la saison espérée sur terre battue jusqu’à présent. Il n’a gagné aucun des grands tournois européens de préparation à Roland-Garros joués sur cette surface, là encore pour la première fois depuis son premier sacre parisien en 2005. C’est évident que ces deux dernières années, je n’ai pas réussi la meilleure saison sur terre battue. J’ai connu plus de hauts et de bas, estime Rafael Nadal, qui avait aussi été en difficulté en 2014 mais avait tout de même remporté Roland-Garros. Ce n’est pas catastrophique, mais évidemment si vous comparez aux années précédentes, ça paraît mauvais, a-t-il estimé.
Avant son émergence, aucun joueur de tennis n’avait récolté autant de titres dans le même tournoi majeur. Jamais, je n’aurais pu imaginer cela. Je me souviens lorsque Björn Borg a remporté son sixième titre ici (en 1981). C’était déjà incroyable, affirme son oncle et entraîneur Toni Nadal. En 2005, le jeune Nadal, 19 ans à peine – son anniversaire, le 3 juin, tombe toujours pendant la quinzaine – décrochait sa première couronne en venant à bout de l’Argentin Mariano Puerta au terme d’un combat de près de 3h30. Ce qui était fascinant chez lui, c’est qu’à ce jeune âge, il avait déjà toutes les armes pour devenir l’un des plus grands joueurs de l’histoire : des qualités physiques hors normes, un sens du déplacement exceptionnel, une pugnacité… Il avait un jeu complet, prenait la balle tôt et venait parfois à la volée, se souvient Guy Forget. Avec son endurance à toute épreuve et ses biceps exhibés à l’époque sous un débardeur, le Majorquin avait fait une entrée fracassante dans le gratin du tennis mondial, écartant aussi, en demi-finales, le N.1 de la discipline Roger Federer. Les médias feront leur pain béni de cette nouvelle rivalité entre deux monstres sacrés du tennis, qui rappelle celles entre Pete Sampras et Andre Agassi, Ivan Lendl et John McEnroe ou encore Boris Becker et Stefan Edberg. A Roland-Garros, les duels entre Federer et Nadal vont devenir de grands classiques. Mais jamais le Suisse, détenteur du record de titres en Grand Chelem (17), n’arrivera à battre le Taureau de Manacor à Paris. Il échouera en finale quatre fois : en 2006, 2007, en 2008 – subissant alors sa plus cinglante défaite (6-1, 6-3, 6-0) – puis en 2011. Federer ne s’imposera qu’une fois Porte d’Auteuil, en 2009, année du seul faux pas de Nadal qui lui avait laissé le champ libre en perdant en huitièmes de finale contre le Suédois Robin Söderling. Le Majorquin parviendra, lui, à grignoter la suprématie de Federer sur les autres surfaces, comme à Wimbledon en 2008 lors d’une finale mythique disputée presque à la chandelle ou en 2009 à l’Open d’Australie.
Réussir à remporter les trois autres Grands Chelems témoigne de la polyvalence du gaucher de Manacor qui a aussi su tirer profit du ralentissement des surfaces.
Cette année, Nadal arrive dans le flou à Paris alors que les voyants sont au vert pour Novak Djokovic, son plus sérieux rival, qui n’a encore jamais gagné le tournoi. Depuis 2011, le Serbe rêve de triompher Porte d’Auteuil. Nadal lui a barré la route en finale en 2012 et 2014, et en demi-finales en 2013. Cette fois-ci, si le choc doit avoir lieu, ce sera en quarts de finale.