Avec l’annulation de la journée de lundi, les organisateurs du tournoi de Roland-Garros tiennent l’occasion de relancer le projet d’extension et de rénovation du site avec l’ajout d’un toit sur le central.
Il y a des années comme ça où rien ne va. A moins que Richard Gasquet ne remporte Roland-Garros au bout du compte, l’édition 2016 restera gravée dans les mémoires, mais pour des mauvaises raisons. Des forfaits en cascade (Roger Federer avant, Rafael Nadal et Jo-Wilfried Tsonga pendant), une panne technique samedi qui coupe Roland-Garros du reste du monde et une météo triste à mourir depuis le début de la quinzaine. Lundi, il a fallu annuler la journée entière. Une situation inédite depuis le 30 mai 2010 jour pour jour !
Une annulation qui a un coût. Entre les billets à rembourser et le manque à gagner, l’annulation de tous les matches représente un manque à gagner de l’ordre de 2 millions d’euros, selon le directeur du tournoi Guy Forget. Mais c’est quelque chose de secondaire aujourd’hui, parce que nous dégageons des bénéfices suffisants pour les absorber plus tard, a-t-il affirmé en conférence de presse. Il a surtout profité de l’occasion pour relancer le débat, jamais éteint depuis plusieurs années, sur la nécessité de doter les Internationaux de France d’infrastructures dignes du 21e siècle. Aujourd’hui, la nécessité c’est d’avoir un toit, mais pour que les choses bougent en France, il faut vraiment qu’il y ait une prise de conscience, a souligné Forget, qui s’est mis en scène dans une vidéo humoristique avec l’Américain John McEnroe pour faire du lobbying. Les trois autres levées du Grand Chelem sont équipées d’un toit. Wimbledon en dispose depuis 2009, l’Open d’Australie en compte trois et l’US Open inaugurera le sien lors de la prochaine édition (29 août-11 septembre). Mais à Paris, l’équipement ne sera posé au mieux qu’en 2020, en raison des recours de riverains et de défenseurs du patrimoine qui bloquent l’extension du site de la Porte-d’Auteuil. Ces derniers s’opposent à la construction d’un court semi-enterré de 5.000 places dans les serres d’Auteuil. Ça suffit les petites querelles. Aujourd’hui on a envie d’avancer. Les gens qui viennent sont prêts à payer cher pour voir des matches et ne font pas de politique. Là, ils sont repartis, ils n’ont rien vu. C’est vraiment frustrant. Imaginez que cela se passe demain (mardi) encore… On ne peut pas continuer comme ça, s’est insurgé Forget. Cela fait 15 ans qu’on veut un toit, 15 ans qu’on doit se moderniser. Oui, c’est un long processus, mais maintenant il y a urgence. Le public ne peut pas être ainsi pénalisé. Quant aux joueurs, ils viennent parfois désormais avec des équipes de huit personnes et nous sommes maintenant trop à l’étroit. Nous avons besoin du nouveau Roland-Garros.
Le directeur du tournoi a raison, mais dans ce cas pourquoi ne pas construire le toit en priorité à défaut de pouvoir étendre le site ? Il s’agit de la dernière pièce du puzzle, on doit d’abord détruire un certain nombre de choses et changer la structure du Central, répond Forget. Il nous faut d’abord des espaces plus grands, plus confortables. Aujourd’hui, quand il pleut, on est au bord de l’explosion dans tous les secteurs. La FFT a programmé un budget de 350 millions d’euros pour rénover le site. Tout est suspendu à une décision de justice en décembre.