Marcel Hirscher a échappé de peu à un accident sur la piste de Madonna di Campiglio après le crash d’un drone juste après son passage. L’engin servait à fournir des images et des angles inédits à la télévision. La FIS ouvre une enquête pour comprendre ce qui s’est passé et s’assurer que cela ne se reproduise plus.
La Fédération internationale de ski (FIS) a ouvert une enquête après le crash du drone utilisé par le diffuseur télé du slalom de Madonna di Campiglio mardi soir, qui aurait pu grièvement blesser la star autrichienne Marcel Hirscher. C’est mon cadeau de Noël, a soufflé Hirscher en réalisant à quel point il avait eu de la chance. L’engin s’est désintégré sur la piste quelques centièmes de seconde derrière le champion autrichien, avant-dernier concurrent à s’élancer. Trafic aérien intense en Italie, chanceux d’avoir échappé au crash du drone, a d’abord écrit le N.1 mondial sur son compte Instagram. Après avoir réalisé qu’il l’avait en fait échappé belle, Hirscher, qui a fini deuxième du slalom, a perdu son sens de l’humour: Ce n’est même pas imaginable, c’est incroyable, une honte, a-t-il tonné devant les journalistes.
Si l’usage des drones est courant dans les compétitions de sport d’hiver, c’est la première fois qu’un de ces engins volants était utilisé pour retransmettre en direct une course de la Coupe du monde. Le but : fournir des images et angles inédits à la société Infront, qui possède les droits télévisés de l’épreuve. Une machine qui s’écrase à côté d’un skieur, c’est une faute professionnelle. Il faut respecter la distance de sécurité et filmer sur les côtés, pas au-dessus des skieurs, a assuré mercredi Jean-Luc Fornier, de la société Aerocampro, opérateur de drones pour les jeux Olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. On veut faire de belles images, OK, mais il ne faut pas que ce soit au détriment du public et des compétiteurs, a-t-il poursuivi.
Ce n’est pas la première fois qu’un drone perturbe une compétition sportive, mais dans les cas précédents, il s’agissait d’engins manoeuvrés par des anonymes, pas par des télévisions. En octobre 2014, lors du match de football Serbie-Albanie à Belgrade, le survol du stade par un drone qui traînait un drapeau symbolisant la Grande Albanie avait provoqué des incidents et l’arrêt de la rencontre. En septembre, un drone avait fait irruption au-dessus du court lors d’un match de l’US Open de tennis entre l’Italienne Flavia Pennetta et la Roumaine Monica Niculescu. Il s’était écrasé dans les tribunes alors vides, sans faire de blessé.
Il faut encore que l’autonomie des drones augmente et que les conditions de sécurité soient réunies pour que leur usage se généralise. On y pense pour les années à venir. Au cours de courses de ski, de cross ou de marathon, les drones permettent de filmer plus bas qu’un hélicoptère, explique Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions. Pour le Tour de France, France Télévisions n’utilise pas de drone, mais le service public a déjà fait appel à un prestataire pour filmer ainsi les paysages de la Grande Boucle, quelques semaines avant la course.
Des interférences à l’origine du crash
Selon un premier rapport d’expertise, l’accident lors du slalom de Madonna di Campiglio a été causé par un dysfonctionnement» dû à de «fortes interférences dû à de fortes interférences, a annoncé Infront Sports & Media.
Infront n’utilisera plus ces appareils tant qu’ils ne seraient pas totalement sûrs. L’erreur humaine est éliminée. Une fois la perte de contrôle constatée, le pilote a suivi la procédure de sécurité, faisant voler le drone le plus près possible du sol avant de le relâcher. Le but était de détruire le drone afin de l’empêcher d’être hors de contrôle, a ajouté la société.