Au lendemain de la défaite contre le pays de Galles (13-20) au Stade de France, Philippe Saint-André avait fustigé ses joueurs, des starlettes accusées de se cacher derrière des faux-semblants. Le XV de France se déplace dimanche à Rome, où les Bleus ne sont plus imposés depuis 2009, en plein doute après deux défaites pour une seule victoire dans ce Tournoi des Six Nations 2015. Le coup de gueule de PSA portera-t-il ses fruits ?
Après trois matchs, le bilan est sans équivoque. La France passe au travers de son tournoi pour le moment, avec deux défaites contre l’Irlande et le pays de Galles, pour une seule victoire face à l’Ecosse. Les Bleus nagent en plein doute et le déplacement en Italie dimanche s’annonce sous haute tension. D’autant plus que le XV de France s’est incliné les deux dernières fois qu’il est venu à Rome, se plongeant dans la crise. L’ancien sélectionneur du XV de France Marc Lièvremont se souvient encore de la défaite en Italie en 2011 (22-21), une humiliation qui avait provoqué colère, frustration et honte. C’était alors la première défaite de l’histoire du XV de France en terre italienne, la deuxième au total après l’accident industriel de mars 1997 à Grenoble face à une France expérimentale (40-32). Une catastrophe à six mois du Mondial en Nouvelle-Zélande, qui avait fait perdre leurs places à Sébastien Chabal, Yannick Jauzion, Jérôme Thion et Clément Poitrenaud.
Marc Lièvremont souvient aussi que ce match avait été tournant dans sa gestion du XV de France. Dans le passé j’avais toujours refusé de sanctionner individuellement des joueurs après une défaite, indique-t-il. C’est la seule fois où je l’ai fait. Cela avait été douloureux car on avait fait le choix de se séparer de quelques joueurs. Sur le coup, je n’ai pas conscience que cela serait la fin pour eux. Car j’avais conforté un certain nombre de joueurs en leur garantissant leur place à la Coupe du monde, je voulais éviter que certains gambergent, pensent trop à leur place. Avec du recul, ce match a été non seulement vécu comme une humiliation pour eux mais ça a aussi été leur fin de carrière. Tous méritaient mieux que cette sortie.
En chargeant ses joueurs après le dernier match du Tournoi contre le pays de Galles, le manager du XV de France Philippe Saint-André a voulu les toucher dans leur orgueil. Ce bon vieux choc psychologique produira-t-il ses effets dimanche ? Jouer sur le levier de l’orgueil, cela marche, en général, chez les sportifs de très haut niveau, qui sont des compétiteurs, souligne auprès de l’AFP Meriem Salmi, ancienne responsable du suivi psychologique au département médical de l’Insep. La réponse sur le terrain appartient de toutes façons aux joueurs.
Compositions
FRANCE : Spedding – Huget, Fickou, Mermoz, Nakaitaci – (o) Lopez, (m) Tillous-Borde – Le Roux, Goujon, Dusautoir (cap) – Maestri, Flanquart – Mas, Guirado, Ben Arous
Remplaçants : Kayser, Debaty, Slimani, R. Taofifenua, Chouly, Kockott
ITALIE : McLean – Sarto, Morisi, Masi, Venditti – (o) Haimona, (m) Gori – Vunisa, Parisse (cap), Minto – Furno, Biagi – Chistolini, Ghiraldini, Aguero
Remplaçants : Manici, De Marchi, Cittadini, Geldenhuys, Barbini, Palazzani,
Allan, Bacchin