La méthode Coué ne suffit plus. Guy Novès a vu une nette amélioration lors du deuxième test-match en Afrique du Sud, samedi. Mais ce que les observateurs ont vu de net, c’est la défaite (37-15).
Le deuxième large revers concédé de suite samedi face à l’Afrique du Sud à Durban (15-37) a mis en lumière les faiblesses structurelles du XV de France pour rivaliser avec les meilleures nations de l’hémisphère Sud. Ils ne s’attendaient pas du tout, de l’aveu de l’entraîneur des arrières Jean-Frédéric Dubois, à ce scenario: près de 75 points encaissés en deux matches et une série déjà pliée avant le dernier rendez-vous, samedi à Johannesburg. Le coup de gueule du président de la Fédération française de rugby (FFR) de Bernard Laporte, venu expressément à Durban sermonner les joueurs, n’y a rien fait.
Depuis que Guy Novès a été intronisé fin 2015, le bilan n’est pas fameux. Certes, en novembre dernier, le XV de France avait tenu la dragée haute à l’Australie (23-25) et à la Nouvelle-Zélande (19-24). Mais il s’agissaient de matchs hivernaux, une période ou les Bleus étaient en préparation pour les Six Nations, quand les géants de l’hémisphère Sud étaient en roue libre. Cette double confrontation perdue face aux Springboks en ce mois de juin rappelle le groupe tricolore à ses limites.
Un problème de génération ?
Samedi, le XV de France a ainsi bien plus tenu le ballon que les Boks (64%, 66% d’occupation), mais marqué deux fois moins d’essais. Une possession la plupart du temps stérile, comme sur deux longues séquences en seconde période. Quelles en sont les raisons, qui ne peuvent se limiter à la fatigue de fin de saison ? Et si le problème n’était pas tout simplement la qualité intrinsèque de cette génération ? La question de la formation se pose cependant, alors que les moins de 20 ans n’ont plus atteint la finale du championnat du monde depuis 2006.
Si tel est le cas, le chantier dépassera les compétences de Novès et son staff. En attendant, les Bleus iront samedi à Johannesburg pour sauver l’honneur, selon l’entraîneur des avants, Yannick Bru. Mais on ne changera pas structurellement nos manques sur cette dernière semaine, concède lucidement ce dernier.