Ultime objectif pour le XV de France dans le Tournoi des Six Nations : remporter le crunch et ainsi priver l’Angleterre du Grand Chelem, samedi au Stade de France.
Le plan de Novès pour priver les Anglais du Grand Chelem
Le XV de France devra contrer la puissance de l’Angleterre, en montant vite en défense et en conservant au maximum le ballon en attaque, pour l’emporter samedi au Stade de France en clôture du Tournoi des six nations.
Si on pouvait les faire douter sur leurs points forts, on commencera peut-être à les dérégler, a lancé le sélectionneur des Bleus Guy Novès. Principal atout de ce XV de la Rose version Eddie Jones ? La puissance de son pack, qui permet ensuite à la charnière et aux arrières de jouer dans un fauteuil, symbolisée par les 126 kg du numéro 8 Billy Vunipola. Novès a clairement ciblé le combat d’avants comme étant l’une des clés de ce Crunch, en injectant des kilos et de la densité en troisième ligne, privée du perforant Louis Picamoles, avec les titularisations du numéro 8 Loann Goujon et de Bernard Le Roux (112 kg chacun).
Pour contrer Vunipola et les autres avants anglais, mais aussi empêcher le demi de mêlée Danny Care d’animer autour des rucks, Goujon, Le Roux et l’ensemble du XV de France devront d’une manière générale monter le curseur d’agressivité, souligne Wesley Fofana. Et dans le détail, pour éviter aux Anglais de prendre de la vitesse, monter très fort en défense, secteur où les Bleus ont trop subi dimanche dernier en Ecosse (défaite 29-18), qu’ils ont un peu laissé jouer, souligne Maxime Machenaud.
La meilleure façon de ne pas regarder jouer les Anglais est, comme toujours, de les forcer à défendre, en tenant au maximum le ballon, explique Guilhem Guirado. Car on a vu (en Ecosse) que quand on l’a fait, on a marqué deux beaux essais et récupéré des pénalités. A chaque fois qu’on a appuyé sur le bouton +accélérer+ et tenu le ballon, on a fait des choses remarquables, ajoute le capitaine. Certes, mais à de trop rares reprises, notamment parce d’innombrables fautes de main ont pollué les velléités de jeu des Bleus, qui ont trop cherché, quasi systématiquement, à jouer après contact, alors que certaines situations exigeaient de créer un point de fixation. Il faut voir les situations où on peut faire et ne pas faire (des passes après-contact), enchaîner au sol ou debout. Notre envie de faire vivre le ballon nous porte un peu préjudice pour l’instant, reconnaît Fofana, qui appelle à multiplier les temps de jeu pour resserrer la défense anglaise et ainsi ménager des espaces. Alternance et patience exigée, donc, notamment à l’approche de la ligne d’en-but adverse, près de laquelle les Bleus ont fait preuve à Murrayfield d’un peu de précipitation, selon Machenaud.
La mêlée fermée a été l’autre gros point noir en Ecosse: les Bleus ont été pénalisés à quatre reprises (plus deux bras cassés), alors que ce secteur avait plutôt donné satisfaction depuis le début du Tournoi. Il y a eu 15 mêlées introduction adverse et seulement une pour nous. Peut-être que ce rapport explique pourquoi aucune décision n’a tourné pour nous, car on n’a pas le sentiment d’avoir été si dominés, explique le pilier gauche Jefferson Poirot, soulignant ainsi la tendance de l’arbitre néo-zélandais de Murrayfield, Glen Jackson, à favoriser comme beaucoup d’arbitres de l’hémisphère Sud l’équipe qui introduit.
Le sifflet sera cette fois tenu par un arbitre du Nord, le Gallois Nigel Owens. Les Bleus n’auront donc a priori aucune excuse face à une première ligne anglaise privée, au moins pendant une bonne partie du match, de son gaucher Joe Marler, remplaçant. Novès souhaite faire douter le XV de la Rose sur ses points forts ? Cela passe aussi par la mêlée fermée. Et sans munitions, difficile de tenir le ballon.