C’est un coup de tonnerre dans le monde du rugby. Le Racing 92 et le Stade Français ont annoncé leur fusion à compter de la saison prochaine. Cela va changer plusieurs éléments dans le championnat mais aussi donner naissance à un nouveau grand club du rugby français. Sport.fr tente de répondre à toutes les questions que cette fusion va poser.
Quelles sont les raisons de cette fusion ?
Les deux clubs vont fusionner l’année prochaine pour assurer l’avenir du rugby à Paris. C’est Thomas (Savare, le président du Stade Français, ndlr) qui en a parlé le premier, il y a huit mois, a affirmé en conférence de presse Jacky Lorenzetti, président du Racing 92. Une fusion qui crée des vives réactions dans le monde du rugby depuis hier matin. Les deux clubs ne formeront plus qu’une seule et même entité de haut niveau et permettra de devenir une référence mondiale. Les deux présidents, Lorenzetti et Savare, ont une seule envie que la prochaine équipe soit composée d’un effectif entièrement sélectionnable. Ce mariage entre les deux mastodontes, n’aura aucun impact sur les secteurs amateurs. Seule envie des présidents, de créer, d’ici deux ans, un pôle espoirs commun.
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Pourquoi les supporteurs y sont opposés ?
La colère gronde chez les supporteurs du Stade Français. Ils étaient environ 150, réunis lundi soir sur la pelouse du stade Jean-Bouin pour protester contre la fusion avec le Racing 92. Pour Nathalie Lemann, vice-présidente de l’association Le Virage des Dieux, groupe de supporters du Stade Français : Il n’y avait pas de bruit de couloir mais ils préparent ça depuis un moment, poursuit-elle. Si on avait été prévenu comme à Bayonne, on se serait tous mobilisés, aussi bien au Racing qu’au Stade Français. Aucun supporter ne veut cette fusion, mais elle est maintenant actée, signée. Nous sommes des vaches à lait. On est là pour payer, supporter, mais on n’a pas le droit à la parole. Elle était abattue comme la plupart des supporters des Roses. Du côté des fans du Racing 92, le son de cloche est différent, les supporters se disent soulagés après la réunion avec Jacky Lorenzetti, hier après-midi. Une seule revendication pour les fans du racing, conserver l’esprit ciel et blanc.
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Pourquoi la mairie de Paris veut des garanties ?
La mairie de Paris a été tenue à l’écart des discussions entre les deux clubs et elle ne voit pas d’un très bon oeil cette union. Anne Hidalgo, maire de Paris, a communiqué en fin de journée, elle déplore que : les collectivités, les partenaires et les joueurs n’aient pas été associés à cette réflexion. Il est légitime que ces clubs réfléchissent à leur avenir et à leur rayonnement en France et en Europe, mais leurs dirigeants ne doivent pas oublier que ces clubs ont aussi un ancrage local fort, que leur développement et leur réussite sont intimement liés aux villes qui les accueillent, aux supporters qui les soutiennent, et que le Stade Français a en cela une responsabilité particulière vis-à-vis de Paris. Une réponse immédiate à la fusion car la collectivité a investi beaucoup d’argent pour la rénovation du stade Jean-Bouin : Nous serons particulièrement attentifs à assurer la soutenabilité et l’amortissement des investissements qui ont été réalisés par la collectivité au stade Jean-Bouin, a affirmé Jean-François Martins, adjoint en charge du sport à la mairie. La semaine prochaine, les deux clubs seront reçus par la maire pour étudier l’avenir du rugby dans la capitale. Anne Hidalgo n’exclut pas une baisse de la subvention pour les deux entités.
Quelles conséquences pour le TOP 14 ?
C’est la question pratique de ce dossier. Cette fusion va laisser un siège vide dans le TOP 14 à la fin de la saison 2016-2017. Pour définir le club qui évoluera en première division la saison prochaine, la LNR va statuer dans les prochains jours. D’après certaines informations, le 13e du championnat sera maintenu dans l’élite du rugby français. A moins que la Ligue réalise le choix de faire jouer un barrage entre le 13e du TOP 14 et le perdant de la finale d’accession de Pro D2.
NICOLAS PELLETIER