Vainqueur de Bègles-Bordeaux (39-22) dans le choc de la 10e journée du Top 14, le Stade Français revient à hauteur de Clermont en tête du classement, puisque le club auvergnat a été battu à Bayonne (21-13). Victoire surprise d’Oyonnax chez le Racing (17-21). Défaites de Montpellier à La Rochelle et de Castres à Brive.
Paris remporte le choc face à l’UBB
Le Stade Français a reporté le choc de la 10e journée face à Bordeaux-Bègles (39-22) et revient à hauteur de Clermont. En attendant la réception de Grenoble par Toulon dimanche (13H00), le Stade Français, grâce à ce succès bonifié, est désormais co-leader. Dans ce choc d’ambitieux face à l’UBB, le Stade Français a d’abord profité d’une mêlée conquérante pour donner ensuite libre cours à ses intentions de jeu dans un match à spectacle. Les Parisiens ont su s’accrocher jusqu’au bout à leur bonus offensif en inscrivant un essai après la sirène par leur pilier Zurabi Zhvania, le quatrième au total pour les hommes de Gonzalo Quesada. Côté Bordelais, l’ouvreur Pierre Bernard, appelé avec le XV de France, a inscrit tous les points des siens, dont un essai. Mais cela n’a pas suffi et l’UBB rétrograde au 4e rang.
Clermont chute à Bayonne
Irrésistible en début de saison, Clermont accuse le coup depuis trois semaines. Après une défaite à Bordeaux et une autre chez les Saracens en Coupe d’Europe, voilà qie le leader auvergnat s’incline à Bayonne (24-13). Le club basque a marqué deux essais par Bustos Moyano (16) et Ollivon (48) pour n’en encaisser qu’un seul par Nalaga (34). L’ASM ne sauve même pas le point de bonus défensif et voit donc le Stade Français revenir à sa hauteur.
Oyonnax crée l’exploit chez le Racing
Le Racing-Métro, pris dans l’engagement et manquant de précision, est totalement passé au travers de son match offrant à Oyonnax le bénéfice d’un exploit (21-17) à Yves-du-Manoir. Il n’y avait qu’à voir fulminer et vociférer l’entraîneur des Racingmen Laurent Labit en tribunes pour comprendre que le club francilien était loin d’être dans un grand jour. L’insipide prestation du Racing le voit donc décrocher du wagon de tête: par exemple, son rival parisien du Stade Français (2e) navigue à six points devant. Pour Oyonnax, ce succès ne lui permet certes pas de sortir de la zone rouge, mais au moins le club de l’Ain n’est plus lanterne rouge. Un vrai soulagement alors que l’USO restait sur quatre défaites consécutives en Top 14, une série qui risquait de précipiter le club rapidement en Pro D2 sans réaction rapide. Ce fut la cas samedi à Yves-du-Manoir où en capitalisant patiemment sur les approximations et l’indiscipline du Racing, le buteur Benjamin Urdapilleta a enfilé les pénalités (6), ajoutant un drop pour inscrire tous les points de son équipe. Longtemps mené au score, l’USO a ainsi pris les devants sans s’affoler peu après l’heure de jeu pour ne plus jamais desserrer son étreinte. Après deux laborieux succès en Coupe d’Europe ces deux derniers week-end, l’effectif constellé des Ciel et Blanc s’est de son côté montré bien passif, à l’image de l’ouvreur international irlandais Johnny Sexton, sommé de se rhabiller dès la mi-temps. La maigre assistance de Colombes a sans doute arrêté de compter les erreurs de son équipe après le quinzième en-avant du Racing dans une partie décousue. Seuls à surnager dans cette bouillie de rugby chez les Ciel et Blanc, le troisième ligne Camille Gérondeau et l’ailier Teddy Thomas, remarquables par leur activité. Les Franciliens peuvent d’autant plus nourrir des regrets qu’ils semblaient avoir parfaitement entamé la partie, inscrivant un essai par l’arrière Johan
Goosen, bien servi après contact par le demi de mêlée Mike Phillips (15). Thomas, qui a une bonne carte à jouer pour débuter samedi prochain avec le XV de France face aux Fidji, inscrivait le second essai des Ciel et Blanc en fin de première période au terme d’un exploit personnel sur l’aile (37). Mais ces initiatives étaient bien trop isolées. Et c’est sans surprise que le Racing, dans un ultime effort, concluait sa partie sur un énième en-avant à la sirène.
Brive plonge Castres dans le rouge
Brive, relégable avant cette 10e journée, a gagné la guerre des nerfs pour sortir de la zone rouge face à Castres (21-15), un autre mal en point désormais dernier du Top 14. Le CAB, déjà défait deux fois cette saison à domicile, peut respirer: il a remporté le match de la peur du week-end face à un CO qui n’y arrive décidément pas et s’enfonce encore un peu plus au classement après la victoire surprise d’Oyonnax au Racing. La réception de Toulon samedi prochain pourrait faire des dégâts dans les rangs du champion de France 2013 dont les entraîneurs sont toujours sur la sellette après ce nouveau faux-pas. L’entame ressemblait à un véritable défi physique où chaque plaquage était assené pour empêcher l’adversaire d’avancer, ne serait-ce que de quelques centimètres. Le premier éclair survenait après dix minutes crispées par Mela dans un registre inhabituel pour ce travailleur de l’ombre. Tel un trois-quart, l’exemplaire capitaine feintait la passe et Cabannes par la même occasion, accélérait sur une vingtaine de mètres puis fixait Palis pour décaler son pilier Asieshvili, bien au relais, qui débloquait le tableau d’affichage (5-0). Malgré un triste bilan loin du Tarn depuis le début de saison, le finaliste du dernier championnat ne s’affolait pas et se montrait pragmatique. Usant de chandelles à bon escient, il marquait à chaque incursion dans le camp corrézien par la botte de Palis et un drop de Garcia pour passer devant à la demi-heure de jeu (8-9). Malgré les sorties sur blessures de Laranjeira et Mignardi, les Brivistes reprenaient l’avantage sur la sirène par une pénalité de Germain. Pas de quoi freiner les ardeurs des visiteurs, bien meilleurs en deuxième période dans le jeu au pied d’occupation, qui reprenaient logiquement les commandes par deux pénalités de Palis (11-15, 56). Les troupes de Nicolas Godignon relevaient la tête et profitaient de l’exclusion temporaire de Caballero (63) pour repasser devant avec un essai en coin de Mafi validé à la vidéo (66), suivi d’une pénalité de Germain (70). Castres avait l’occasion de revenir mais Kockott, entré en jeu à l’heure de jeu, manquait deux pénalités, dont une facile face aux perches, qui auraient permis aux Tarnais de ne pas rentrer une nouvelle fois bredouille.
La Rochelle prolonge la crise de Montpellier
La Rochelle, sanctionné par trois cartons jaunes, a trouvé les ressources pour contenir une équipe de Montpellier brouillonne (21-15), au stade Marcel-Deflandre. Les hommes de Patrice Collazo, toujours aussi alertes et récompensés par deux essais, confirment qu’ils sont bien acclimatés à l’élite, montrant une nouvelle fois un gros caractère. De leur côté, ceux de Fabien Galthié ont paru un peu perdus en l’absence de leur ouvreur François Trinh-Duc et repartent en Hérault les valises vides. Pourtant, les visiteurs avaient bien entamé cette rencontre un peu particulière pour Paillaugue, formé en Charente-Maritime, marquée par les échecs initiaux des buteurs. Le score se décantait à la suite d’un double turnover dans les 22 mètres montpelliérains qui profitait à Audy, lequel servait d’une manière peu académique son ailier Alofa pour le premier essai (7-0, 14). Solides en défense, les Rochelais continuaient de dominer territorialement malgré une réduction du score par Paillaugue sur pénalité (27) mais leur trop grande agressivité -carton jaune pour Atonio pour placage dangereux (39) – laissait le MHR espérer à la pause (10-6). Ce sentiment était renforcé au retour des vestiaires avec cette fois-ci Qovu sanctionné d’un nouveau carton jaune (47). Curieusement, les coéquipiers de Ouedraogo n’en profitaient pas, au contraire des locaux, en double infériorité, qui s’en allaient planter un deuxième essai en coin et en force par le pilier géorgien Kaulashvili, rentré temporairement pour suppléer l’absence d’Atonio (15-9, 48). Pas très loin du bonus, Montpellier pensait bien, après le troisième carton jaune du soir sorti par M. Attalah à l’encontre de Botia (70), que son sort allait s’inverser, surtout qu’Iribaren ramenait les siens à 3 points (18-15, 70). C’était sans compter sur la détermination des maritimes qui ne lâchaient rien et finissaient même très fort malgré les événements contraires avec une dernière pénalité du jeune Jules Le Bail qui sortait de nouveau leur adversaire du bonus.
Toulouse fait sa loi à Lyon
Le Stade Toulousain a remporté sa première victoire à l’extérieur cette saison en balayant Lyon au Matmut Stadium (41-17), en ouverture de cette 10e journée. C’est le troisième succès consécutif des Toulousains en championnat, dont la mauvaise passe semble être désormais un mauvais souvenir. Ils restent également sur deux victoires en Coupe d’Europe. Invaincu à domicile depuis le 28 avril 2013, Lyon voit sa série prendre fin. Le promu a encore raté son entame de match, en étant réduit d’entrée à quatorze, après le carton jaune sévère infligé à Julieu Puricelli (3). Toulouse s’est d’abord vu refuser un essai de Louis Picamoles (5) avant de trouver la faille par Maxime Médard (11) après une course de quarante mètres de Timoci Matanavou (7-0). Après une pénalité de Toby Flood, Vincent Clerc doublait la mise sur une nouvelle attaque consécutive à une relance de Médard depuis ses vingt-deux (7-17. 25). Après la pause, Toulouse ne desserrait pas son étreinte, Picamoles marquait après une mêlée (48), puis Matanavou récupérait un ballon dans son camp et donnait le bonus à son équipe après une course de soixante mètres (66). De son côté, dépassé par la vitesse des trois-quarts adverses, Lyon s’en était remis aux avants pour s’approcher de la ligne. Après un bon travail du pack, Stephen Brett adressait un coup de pied à Fabrice Estebanez pour le premier essai lyonnais (17). Largement menés, les Lyonnais ont eu le mérite de ne pas lâcher et Lachie Munro a fini par réduire l’écart en contre en toute fin de partie (78).