L’international fidjien Waisea Vuidravuwalu (7 sélections) fait depuis deux ans les beaux jours du Stade Français après avoir suivi un parcours étonnant.
A 24 ans, Waisea Vuidravuwalu présente un physique de déménageur (1,93 m pour 104 kg) et une jolie pointe de vitesse. Depuis son arrivée à Paris, il monte en puissance avec trois essais pour sa première année d’adaptation en Top 14 (2012-13), huit l’an passé et déjà sept pour cet exercice. Signe de son intégration, il est de plus en plus utilisé au centre du terrain, une position plus stratégique que l’aile.
Vuidravuwalu a suivi une longue trajectoire, entrecoupée d’heureux coup du hasard et de choix audacieux. Né à Navua, un petit village sur la côte sud de Viti Levu, la principale île de l’archipel, son destin bascule le jour où il rend visite à sa mère qui travaille dans un complexe hôtelier à proximité. Le propriétaire adore le rugby et il a bâti sa propre équipe de VII avec des gars du coin, raconte Vuidravuwalu. Ce jour-là, il y avait un touché organisé alors j’y ai pris part. L’entraîneur m’a vu et m’a demandé de les rejoindre et c’est comme ça que ça a commencé. Fait rare aux Fidji, cette étonnante équipe a quelques moyens. L’hôtelier en question organise un tournoi international et permet à sa petite troupe de voyager. En parallèle, Vuidravuwalu officie comme barman dans l’établissement. Très vite, il obtient une chance à XV, dans un modeste club australien de Melbourne, où il emmène son petit frère Avenisi dans ses valises. Il y crève l’écran en empilant les essais mais l’obligation de rentrer aux Fidji pour des questions de visa infléchit de nouveau sa course. L’équipe de l’hôtel se préparait alors à un gros tournoi à VII à Suva (la capitale), donc je les ai rejoints, narre-t-il. On a battu l’équipe nationale durant ce tournoi et l’après-midi même on était appelé mon frère et moi en sélection. Nous sommes fin 2011 et voilà le joueur représentant son pays à VII. Il se distingue sur le Circuit mondial et tape dans l’oeil de clubs français. Mon frère et +Met+ ont choisi d’aller à Bordeaux, moi je me suis dit: je vais aller à Paris, comme ça chacun va pouvoir rendre visite à l’autre, explique-t-il. Il débarque donc à l’été 2012 au Stade Français où il est le seul Fidjien.