Battu en demi-finales du Top 14 la saison dernière par le Racing 92, Clermont affronte au même stade de la compétition samedi à Marseille (18h00) le champion de France en titre.
Les Auvergnats ont quasiment balayé toutes les questions autour de cet éventuel levier de motivation, à l’heure de croiser le fer avec le bourreau de l’an dernier. Si on commence à dire que c’est une revanche… Je ne pense pas du tout: de l’eau a coulé sous les ponts. On était plus embêtés par rapport à l’arbitrage que par rapport à cette équipe. Je n’aime pas revenir en arrière, c’est là où tu fais des erreurs a ainsi déclaré en début de semaine le pilier gauche Raphaël Chaume. La déconvenue de Rennes est cependant toujours, forcément, dans un coin de leur tête, a convenu vendredi le directeur sportif Franck Azéma: Bien sûr, on ne peut pas ne pas y penser. Mais on a mûri depuis, on s’est pas mal construit autour de ça, sans avoir besoin de l’évoquer. Il a surtout fallu pour l’ASM surmonter l’échec, bien plus récent, en Coupe d’Europe face aux Saracens (17-28) le 13 mai, un nouveau en finale. Après la finale tout le monde était affecté, c’est normal. J’attends de voir le comportement demain (samedi), mais j’ai senti depuis mardi un changement. On a basculé sur les demi-finales, qui ont permis de nous +restimuler+ a souligné Azéma. Il flotte aussi un parfum de transition sur l’ASM. Samedi, le jeune Damian Penaud sera titulaire au centre de Clermont à la place de l’ancien Aurélien Rougerie (36 ans), de seize ans son aîné. Lancé chez les professionnels en avril 2016, le fils de l’ancien ouvreur international Alain Penaud a franchement fait son trou en équipe première, à la faveur de la blessure de Wesley Fofana, mais aussi grâce à ses progrès. Passé dans la hiérarchie devant l’ancien all black Benson Stanley, il compte ainsi dix-huit matches cette saison, dont douze comme titulaire, une progression récompensée par la signature en décembre d’un premier contrat pro, jusqu’en 2020.
Question rebond, le Racing s’y connaît. Il avait ainsi, l’an dernier, parfaitement digéré son revers face aux même Anglais en finale de la même compétition pour conquérir le Bouclier de Brennus. Mais est surtout cette saison revenu des pires tourments, sur le terrain et bien plus encore en dehors (corticoïdes, higénamine, fuite de Goosen, arrestations en état d’ivresse au volant de Carter, de cocaïne d’Ali Williams, fusion mort-née avec le Stade Français), pour être en mesure de défendre son titre. On est toujours debout après une saison parsemée d’embûches, par moments de grosses embûches. Les joueurs ont fait preuve de solidarité, de talent. L’honneur leur revient, ainsi qu’à l’ensemble du club a commenté l’entraîneur des avants, Laurent Travers.
Les Ciel et Blanc, qualifiés par un trou de souris quand les Clermontois ont été réguliers pendant toute la saison, sont même vivants comme ils ne l’ont jamais été depuis l’été dernier après avoir livré leur meilleure prestation à Montpellier (22-13) samedi dernier en barrages.
Composition des équipes
Clermont: Abendanon – Strettle, Penaud, Lamerat, Raka – (o) Lopez, (m) Parra – Cancoriet, Lee, Chouly (cap) – Fl. van der Merwe, Iturria – Zirakashvili, Kayser, Chaume
Remplaçants : Ulugia, Falgoux, Jedrasiak, Yato, Radosavljevic, P. Fernandez, Rougerie, Jarvis
Racing 92: Dulin – Rokocoko, Chavancy, Laulala, Thomas – (o) Carter, (m) Machenaud (cap) – Le Roux, Masoe, Lauret – Nakarawa, Grobler – Tameifuna, Lacombe, Afatia
Remplaçants : Chat, Ben Arous, Carizza, Nyanga, Hart, Tales, Tuitavake, Ducalcon
Arbitre: Mathieu Raynal