L’IRB, organe suprême du rugby, a clarifié jeudi soir les règles de changement de sélection en vue des jeux Olympiques de 2016 pour répondre à un vide juridique qui permettait trop facilement de changer d’équipe nationale. Le projet de Philippe Saint-André de sélectionner l’Anglais Steffon Armitage, le Néo-Zélandais Alex Tulou ou les Australiens Brock James et Blair Connor dans le XV de France prend du plomb dans l’aile.
Au départ, un joueur qui compte une sélection, à VII ou à XV, pour une nation, ne pouvait plus jamais être sélectionné pour une autre équipe nationale (à VII ou à XV). Mais l’IRB, pour se conformer aux règles du Comité international olympique (CIO), où le rugby à VII fera son apparition, a dû assouplir cette règle, ce qui a créé un vide juridique: il suffisait à un joueur, comptant déjà une sélection pour une nation A, d’être sélectionné en rugby à VII pour une nation B, pour ensuite devenir sélectionnable en rugby à XV pour cette nation B.
L’IRB a donc durci cette règle afin d’éviter que des joueurs étrangers soient sélectionnés une seule fois à VII à la seule fin de leur permettre de participer à la Coupe du monde 2015 (à XV). Désormais, un joueur étranger comptant déjà une cape pour son pays d’origine devra, pour être sélectionné à XV pour une autre nation et s’il satisfait aux autres critères d’éligibilité, avoir participé à au moins quatre tournois (sur huit) des Sevens Worlds Series, qui commencent mi-octobre. Ou alors avoir participé au minimum à la moitié des matches du tournoi de qualification préolympique, qui aura lieu ultérieurement, puis aux JO-2016.
Cette nouvelle règle réduit donc fortement la possibilité de voir l’Anglais Steffon Armitage, le Néo-Zélandais Alex Tulou ou les Australiens Brock James et Blair Connor, ciblés par le manager du XV de France Philippe Saint-André et déjà auparavant sélectionnés pour leur pays d’origine, être appelés en vue de la Coupe du monde 2015. Difficile en effet de penser que leurs clubs respectifs accepteront de les libérer en pleine saison du Top 14 pour au moins quatre étapes des Sevens World Series, et que les entraîneurs de l’équipe de France à VII fassent autant appel à des quinzistes, au risque de fragiliser leur groupe, dans le seul intérêt du XV de France.