Francis Salagoïty a été désigné nouveau président de l’Aviron Bayonnais Rugby, samedi matin, en remplacement de Manuel Merin, démissionnaire après le rejet de la fusion avec Biarritz. Salagoïty avait déjà présidé le club entre 1999 et 2011. L’avenir du rugby basque est plus incertain que jamais. En particulier celui de l’Aviron.
L’Aviron Bayonnais, dans un vote de son association amateur, a rejeté vendredi soir le projet de fusion avec l’autre grand club de rugby basque, le Biarritz Olympique, le non l’emportant avec 78% des suffrages. L’association amateur détenant le numéro d’affiliation à la Fédération française de rugby (FFR), ce vote négatif rend impossible la fusion des deux clubs basques qui, sous réserve de l’aval de l’instance de contrôle financier du rugby, la Direction nationale d’aide au contrôle de gestion (DNACG), joueront la saison 2015-2016 en pro D2.
Ainsi, à l’issue de la saison 2014-2015, Bayonne étant relégué en Pro D2 et Biarritz ayant échoué à remonter en Top 14, pour la première fois de l’histoire du rugby français aucun club basque ne jouera donc dans l’élite du championnat de France. Le Biarritz Olympique Omnisports avait déjà désavoué le 23 juin son emblématique président Serge Blanco, également vice-président de la FFR, lui refusant la majorité des deux-tiers nécessaire à une fusion. Il avait en conséquence donné sa démission de la présidence de son club de toujours. Ce scrutin ayant été entaché d’irrégularités, selon les dirigeants du club omnisports, une nouvelle assemblée générale du BO Omnisports et un nouveau vote sont prévus le 30 juin, mais cela devient sans objet après le refus des amateurs de l’Aviron Bayonnais.
Un club en grande difficulté financière
L’association amateurs de l’Aviron Bayonnais a rejeté le projet de fusion avec Biarritz par 126 voix contre 32, donc à une écrasante majorité, comme cela était prévisible compte tenu de la grande hostilité de toutes les associations de supporteurs — Socios, Pena Baiona et Gars de l’Aviron en tête — à tout rapprochement avec un club distant pourtant seulement de moins de 5 km. Rivaux de toujours, les deux clubs poursuivent ainsi une sempiternelle querelle de clocher, faisant fi de leurs grandes difficultés financières.
A Bayonne, le président de l’Aviron, Manuel Mérin, comme Serge Blanco favorable à la fusion, a démissionné. Francis Salagoïty a été coopté par le conseil de surveillance du club pour le remplacer. L’Aviron doit présenter ses comptes à la DNACG le mercredi 1er juillet. Le pire est-il à craindre ? Dans une interview à Sud Ouest, Serge Blanco avait précisé que depuis 2001 l’Aviron avait enregistré 7,1 millions d’euros de pertes et le BO 7,2 millions d’euros et Manuel Mérin avait indiqué le 23 juin qu’il manquait à l’Aviron un million d’euros à trouver d’ici le 1er juillet pour boucler son budget.
Outre ces problèmes financiers, le club bayonnais est confronté à une hémorragie de joueurs: outre le départ annoncé de longue date de ses internationaux français — l’arrière Scott Spedding pour Montferrand et le 3e ligne centre Charles Ollivon pour Toulon — plusieurs des cadres qui avaient accepté de rester dans la perspective de la création d’un club basque ont tiré les conséquences de l’échec de la fusion: le trois-quart centre Mathieu Ugalde, pourtant Bayonnais de souche, a signé à Brive, club du Top 14, l’arrière argentin Martin Bustos Moyano serait en discussions avec Lyon, le trois-quart néo-zélandais Joe Rockocoko avec le Racing, le demi d’ouverture argentin Santiago Fernandez retournerait dans son pays, comme le deuxième ligne australien Mark Chisholm.