Sacrée en 2011 et impériale encore cette année, la Nouvelle-Zélande file tout droit vers un deuxième titre d’affilée lors du Mondial-2015 en Angleterre (18 septembre-31 octobre), une performance qu’aucune nation n’a jamais accomplie.
Qui parviendra à battre les All Blacks ? A l’heure actuelle, il faudrait un impensable exploit pour barrer la route des hommes de Steve Hansen, lancés à pleine vapeur vers la conservation de leur couronne. Les chiffres sont éloquents: depuis leur victoire à Auckland en finale du Mondial-2011 face à la France (8-7), les partenaires de Richie McCaw ont compilé 36 succès, pour deux nuls et deux défaites.
La seule grande déception est de n’avoir jamais réussi à améliorer leur meilleure série de 17 victoires d’affilée, l’égalant entre le 8 juin 2013 et le 21 juin 2014 avant de concéder le nul à Sydney face aux Wallabies le 16 août dernier (12-12).
Pour le reste, ils viennent d’enchaîner trois titres dans le Four nations en rendant des copies de haut vol, en termes de niveau de jeu, d’intensité collective et de qualités individuelles. De quoi envisager l’avenir sereinement.
Personne n’a jamais remporté deux titres mondiaux à la suite donc on ne devrait même pas être favoris, tempère Hansen. Mais c’est notre défi et il est immense, ajoute-t-il, affirmant au passage disposer de 45-50 joueurs au niveau.
Les Springboks sont-ils capables de rivaliser? Avec leur alliage de jeu direct et de joyaux offensifs (Pollard, Lambie, le Roux…), les hommes de Heyneke Meyer se sont offert le scalp des All Blacks cette année à Johannesburg (27-25). A leur meilleur niveau, ils semblent les seuls en mesure de rivaliser avec les Néo-Zélandais. Mais des tests de novembre décevants (défaites en Irlande et au pays de Galles) ont aussi mis en lumière leur manque de régularité.
Derrière Blacks et Boks, les projecteurs seront braqués sur l’Angleterre, hôte de la compétition. Le succès fondateur de cette équipe contre la Nouvelle-Zélande (38-21) en 2012 n’a jamais été vraiment confirmé. La pression s’accroît donc sur cette génération qui n’a gagné aucun titre alors que se profile le Tournoi des six nations 2015. Nous sommes sur la bonne voie, clame le sélectionneur Stuart Lancaster, qui a dû jongler en novembre avec de nombreuses blessures, dont celle du centre vedette Manu Tuilagi, et les interrogations persistantes sur le poste
d’ouvreur où Owen Farrell est concurrencé par George Ford.
La surprise pourrait venir de l’Irlande de Joe Schmidt, actuellement meilleure nation européenne et qui peut raisonnablement espérer franchir enfin le cap des quarts de finale du Mondial. Vainqueur du Tournoi-2014, le XV du
Trèfle a glané deux succès encourageants en novembre contre l’Afrique du Sud et l’Australie.
Les Wallabies formeront le grand point d’interrogation. Empêtrés en 2014 dans une crise extra-sportive qui a forcé la démission du sélectionneur Ewen McKenzie, ils sont attendus au rebond sous la férule de Michael Cheika, avec qui les résultats laissent encore à désirer.
L’Argentine doit, elle, confirmer les progrès entrevus en 2014, année marquée par un premier succès dans le Four nations, face à l’Australie, puis par une victoire maîtrisée en France.
La France, justement, et le pays de Galles semblent, eux, partir de plus loin que les autres. Respectivement finaliste et demi-finalistes de l’édition 2011, les deux nations viseront d’abord les quarts, avant de croiser les
doigts.