Comme Toulon, Clermont et Toulouse, le Racing-Métro a les cartes en main dans la course aux quarts de finale de la Coupe d’Europe de rugby. Pour la quatrième journée, le Racing a choisi de recevoir les Ospreys au Mans. Pourquoi ce choix ?
Jouer à Colombes aurait peut-être été mieux pour nous, mais le club a décidé de jouer au Mans. Il faudra s’adapter. Et ce sera peut-être plus facile pour les Ospreys au Mans. Le centre gallois Jamie Roberts fait preuve de professionnalisme, mais il ne cache qu’il aurait préférer disputer cette rencontre décisive dans le stade habituel du Racing, le stade Yves-du-Manoir. Pour en avoir discuté avec plusieurs adversaires, Colombes est un stade où il est difficile de gagner, à cause de l’atmosphère, de la proximité des supporteurs. C’est plus intime. D’autres Franciliens se seraient également épargné le déplacement à la MMArena du Mans. Ecoutez, le président (Jacky Lorenzetti, ndlr) a choisi d’aller au Mans, c’est que ça doit être bien…, lâche le pilier Julien Brugnaut. A Colombes il n’y a peut-être pas un public qui vient en grand nombre, mais c’est notre stade. (Il ne faut pas qu’il y ait) trop de délocalisations, mais une fois par an pourquoi pas.
A défaut d’être à guichets fermés, la MMArena (25.000 places) devrait être garnie d’environ 15 000 spectateurs samedi. Le Racing double ainsi son affluence potentiel. A Colombes, il n’aurait pas pu accueillir plus de 7 000 spectateurs. Nous délocalisons sur des matches où nous savons d’avance que nous auront du mal à remplir Colombes. Or, un match de Coupe d’Europe attire moins qu’un match de Championnat, indique le directeur général du club, Arnaud Tourtoulou. En délocalisant, nous avons le double objectif de faire rayonner la marque Racing et le rugby au nord de la Loire, et d’optimiser les recettes, continue-t-il. Financièrement, la délocalisation s’avère rentable (280.000 euros de marge lors de la venue des Saracens à Nantes en janvier 2013, ndlr). En revanche, sportivement le Racing n’y trouve pas son compte. Les deux précédentes rencontres de Coupe d’Europe délocalisées par le Racing-Métro ont été des échecs sportifs avec deux revers : 28-37 contre les Saracens à Nantes, puis 8-32 face aux Harlequins en décembre suivant, toujours à Nantes. Avant la rencontre face aux Harlequins, on n’était pas du tout dans la même dynamique. On ne pense pas du tout aux délocalisations qu’il y a eu dans le passé. On est branché sur notre job, qui est de remporter le match samedi contre les Ospreys, qu’il se joue au Mans, à Colombes ou au Havre. Cela n’a aucune importance pour nous, tranche l’entraîneur des arrières, Laurent Labit.
L’enjeu est simple. Avec une victoire, l’équipe des Hauts-de-Seine resterait en course pour la première place de la poule et les quarts de finale, une première depuis que le Racing est remonté au sein de l’élite en 2009. Une défaite, en revanche, et ses espoirs s’envoleraient en grande partie.
Bientôt un match au Havre
Les Ciel et Blanc délocaliseront un autre match cette saison, en Top 14 cette fois, contre Grenoble au stade Océane du Havre le 7 mars 2015.