Les Saracens se succèdent à eux-mêmes. Ils remportent la Coupe d’Europe pour la seconde année consécutive en dominant Clermont 28 à 17. Encore une fois, l’ASM s’incline en finale. Son troisième revers sur la scène européenne en cinq ans !
Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), plaisantait avant la finale. Il croyait dans les chances de Clermont de l’emporter puisque Toulon, qu’il dirigeait alors, n’était pas adversaire cette fois en finale après les revers de 2013 (16-15) et de 2015 (24-18). Mais Clermont reste fidèle à sa légende d’éternel perdant. Contre des Saracens, les Clermontois s’inclinent pour la 21e fois de leur histoire dans une finale !
A la 75e minute de jeu, Camille Lopez, face aux perches, a dans ses pieds la pénalité de l’espoir. L’ASM compte huit points de retard après avoir encaissé un troisième essai par Alex Goode (25-17, 74e). Mais son tir passe à gauche et dans la foulée, les Anglais obtiennent une pénalité qu’Owen Farrell ne manque pas de transformer (28-17, 78e). Les Anglais, qui ont dominé la rencontre, ont définitivement fait le break. Les Clermontois ne sont pas passés loin, même s’ils ont toujours été menés.
Les Saracens deviennent la 4e équipe à réaliser le doublé après Leicester, le Leinster et Toulon. Les Sarries entrent surtout dans l’histoire en devenant la première équipe à aligner 18 matches sans défaite dans la compétition, un record. Un des leurs a également battu un autre sacré record: l’insaisissable Chris Ashton, qui en ouvrant le score est devenu le meilleur marqueur de la Coupe d’Europe (37 essais), dépassant le Toulonnais Vincent Clerc.
Le film du match
Après l’essai de Chris Ashton dès la 5e minute, les Clermontois, acculés depuis l’entame, encaissent un second essai après un gros temps fort des Saracens, conclu par George Kruis. Le deuxième ligne a bénéficié du travail de sape du demi de mêlée Richard Wigglesworth, venu semer la panique dans le rideau clermontois (0-12, 23e). Mais Clermont peut compter sur ses leaders. Alors que les Anglais avaient fait le trou, Morgan Parra, profitant de la solidité de sa mêlée, a pris son temps pour choisir Aurélien Rougerie. L’Auvergnat, debout sur la ligne, résistait au plaquage et Lamerat lui arrachait le ballon des mains pour aplatir (7-12, 28e). C’est ensuite Scott Spedding qui sonna la révolte. A la récupération, l’arrière enchaîne les crochets, remonte une moitié de terrain. Le décalage qui s’ensuit profite à Yato, qui s’échappe côté gauche et offre un boulevard à Nick Abendanon, auteur du deuxième essai (14-15, 51e). Parra maintient l’écart à un point en répondant par pénalités interposées à Farrell (17-18, 60e). Mais les Saracens sont patients et vont faire la différence dans les dix dernières minutes par leur arrière Goode, dans le bon intervalle sur l’extérieur pour marquer (73e).