Richie McCaw, l’emblématique capitaine des All Blacks, stoppe sa carrière après 148 sélections et deux Coupes du monde remportées.
Trois semaines après avoir remporté sa seconde Coupe du monde, Richie McCaw a levé le suspense qui entourait la suite de sa carrière. Jusqu’à présent, le capitaine emblématique de la Nouvelle-Zélande n’avait pas voulu s’exprimer sur son avenir. Je veux que les gens sachent que mon dernier match avec les All Blacks et en tant que joueur de rugby était la finale de la Coupe du monde il y a deux semaines, a déclaré McCaw, 34 ans, lors d’une conférence de presse au siège de la Fédération néo-zélandaise de rugby.
McCaw part au sommet de son art, juste après avoir remporté sa seconde Coupe du monde (après celle de 2011), la troisième des All Blacks (1987, 2011 et 2015). Elu à trois reprises meilleur joueur du monde (2006, 2009 et 2010), record qu’il partage avec son compatriote Dan Carter, il laisse derrière lui un immense palmarès acquis au cours d’une carrière internationale entamée il y a près de 14 ans jour pour jour, le 17 novembre 2001 face à l’Irlande à Dublin (victoire 40-29). Détenteur du record mondial de sélections (148), capitaine à 111 reprises des All Blacks (autre record), il a remporté avec eux deux Coupes du monde, donc, mais aussi dix Tri (puis Four) Nations. Et affiche sous le maillot néo-zélandais l’ahurissant taux de victoires de 88,5% ! Avec sa franchise des Canterbury Crusaders, il a aussi gagné quatre fois le Super Rugby, le championnat des provinces de l’hémisphère Sud.
Troisième ligne au gabarit quelconque et au départ sans talent particulier, McCaw a su conquérir son propre destin à force de travail. On n’a qu’à donner le maillot des All Blacks à n’importe qui ! Voilà comment l’avait accueilli le troisième ligne international néo-zélandais Josh Kronfeld avant la première sélection de McCaw. En voyant pour la première fois quelques années auparavant ce jeune joueur de 17 ans mal dégrossi, Steve Hansen, sélectionneur des champions du monde 2015, avait même estimé qu’il avait quatre pieds.
Détesté par certains, adulé par les siens, il est passé maître dans l’art de surgir le premier dans les rucks, grattant le ballon ou le ralentissant en jouant à l’extrême limite de la règle. Obsessionnel, il estime dans son autobiographie, parue en 2012, l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde 2007 face à la France (20-18) comme le plus grand échec de sa carrière. Souvent le premier à l’entraînement et le dernier à en repartir, McCaw, décrit hors du terrain par Hansen comme très intelligent mais un peu ennuyeux, est aussi par son discours un exemple d’humilité au sein de All Blacks auparavant décriés pour leurs dérives comportementales. Il parle toujours devant la presse de l’équipe, de sa fierté d’être un All Black, jamais de ses propres mérites. Ainsi à l’issue de la finale de la Coupe du monde remportée le 31 octobre face à l’Australie (34-17): Il n’y aucune individualité plus grande que l’équipe. Et on comprend que notre tâche est d’apporter une pierre en plus à l’héritage. La chose qui me tient le plus à coeur c’est qu’il ne s’agit pas d’être le héros chaque semaine, mais de juste faire son travail correctement.