Victoire dans la douleur de Toulouse contre Oyonnax (20-19), lors des barrages du top 14. L’USO a chèrement vendu sa peau et a mené pendant une grande partie de la rencontre. Il a fallu un essai de Baille dans les toutes dernières minutes de jeu pour que le Stade Toulousain continue sa route. Pour ce qui était surement son dernier match à Ernest-Wallon, avant de prendre les rênes du XV de France, Guy Novès a été ovationné par le public.
S’ils ne cessent de renverser des montagnes depuis leur montée dans l’élite
il y a deux ans, les Oyomen ont toutefois de quoi avoir le vertige avant
d’entrer sur la pelouse d’Ernest-Wallon. Dix-neuf boucliers de Brennus, dont dix conquis avec leur patron emblématique Guy Novès sur le banc, quatre Coupes d’Europe, un budget de 35 millions d’euros (le plus important du Top 14), des internationaux français et des stars étrangères: le Stade Toulousain est le club le plus titré du rugby français. Rien de moins.
Mais pour les Rouge et Noir, certainement vaccinés par deux saisons sans
titre dont la dernière achevée au même stade de la compétition face au Racing
à domicile (16-21) et un début de saison des plus chaotiques, pas question de
se voir en favoris. Comme chaque année, il y a toujours un favori, ça ne veut rien dire pour moi. Par expérience, les matchs où il semblait qu’on avait plus d’expérience que l’adversaire, on les a perdus, met en garde Novès, abonné aux phases finales depuis 22 ans et qui va vivre peut-être son dernier match à Ernest-Wallon s’il est nommé dimanche à la tête du XV de France comme
pressenti. Quand je regarde la saison, les performances d’Oyonnax, ils ont montré plus de régularité que nous. Il y a dix mois, on était treizièmes du
championnat, se souvient le capitaine Thierry Dusautoir.
De là à qualifier Oyo et ses 15 millions d’euros de budget, qui joue la
première phase finale de son histoire, de nouvel ogre du Top 14, il y a un
pas. Le club haut-bugiste, sorti des limbes de la Pro D2 il y a huit ans par son
manager Christophe Urios, ancien talonneur fort en gueule et à la stature
imposante, ne manque cependant pas d’appétit. Ses Oyomen, revanchards, durs au mal et travailleurs à l’image de leur ville, cité industrieuse de l’Ain d’à peine 23.000 âmes, en auront donc à revendre samedi, où ils pourront notamment s’appuyer sur leur mêlée et la fiabilité de leur ouvreur argentin Benjamin Urdapilleta, deuxième meilleur buteur du championnat.
Bourreaux cette saison du Stade Français, du Racing et de Clermont chez
eux, ils n’ont pas été loin de faire tomber les Toulousains à Ernest-Wallon
(20-19) lors de la première journée, avant de les museler à Charles-Mathon
(9-3) au retour. De quoi laisser penser que ce match de barrage sera plus ouvert qu’il ne semble.