Le vent tourne au-dessus du dossier de Paris 2024. De plus en plus de voix s’élèvent en faveur d’une candidature parisienne à l’organisation des Jeux olympiques de 2024. Même Anne Hidalgo, maire de la capitale, à la veille de recevoir le rapport de faisabilité et d’opportunité d’une candidature, change de discours.
En chantier depuis plus de six mois, l’étude conduite par le président de la Fédération internationale de rugby (World Rugby), Bernard Lapasset, également président du Comité français du sport international (CFSI), sur l’intérêt du projet pour la nation, sa faisabilité technique ainsi que le contexte national et international, encourage le passage à une phase II de la candidature. Dans l’idéal, le CFSI attend une réponse rapide des autorités publiques, alors qu’Anne Hidalgo entend prendre son temps et réfléchir jusqu’en juin. Mais celle qui incarnait jusqu’ici les réticences à se lancer dans un projet olympique, vient d’opérer un virage à 180 degrés. Aujourd’hui, mon inclinaison, mon coeur est plutôt sur le sport et les jeux. J’en aurais vraiment envie, a-t-elle déclaré hier matin sur BFMTV. Une phrase lourde de sens. A peine élue maire de Paris, Anne Hidalgo avait signalé, à propos du dossier de Paris 2024, Je n’ai pas porté ce projet dans ma campagne. Et si certains n’avaient pas voulu entendre, elle avait, en novembre dernier, contredit Français Hollande qui appelait de ses voeux la candidature de Paris. Anne Hidalgo avait répondu le lendemain que rien ni personne ne lui imposerait quoi que ce soit en la matière.
Mais maintenant que les choses se précisent, l’ancienne première adjointe de Bertrand Delanoë, se place en première ligne pour porter le dossier de Paris 2024. Bien que membre du comité de soutien en faveur de l’organisation de l’Exposition universelle en 2025, la maris (PS) de Paris aurait également changé d’avis sur le sujet. La balance semble aujourd’hui pencher pour les Jeux olympiques. Mener les deux de front ne serait pas raisonnable, a-t-elle rappelé lundi. Une fois que la décision de candidater aura été prise formellement, il sera alors temps de passer à une phase opérationnelle : affiner les choix sur les sites, travailler sur l’adhésion populaire et mettre en place une première gouvernance de la candidature pour laquelle Bernard Lapasset tient la corde. Lui-même n’en fait pas mystère. Le président du CFSI nous a confié qu’il aimerait, à l’échéance de son deuxième mandat à la tête de World Rugby (ex-IRB) prendre la direction du projet français pour les Jeux olympiques. Ce sera à lui de mettre en musique le dossier que la France remettrait au Comité international olympique (CIO) en septembre prochain. Il restera alors moins de deux ans à Paris pour peaufiner son projet et convaincre les membres du CIO de voter pour Paris.